Depuis le 1er janvier 2024, les collectivités sont tenues de mettre en place un tri à la source des biodéchets pour les particuliers. Soit en distribuant des composteurs, soit en les collectant avec les déchets ménagers. Dans le Tarn, le syndicat mixte Trifyl a décidé de moderniser son usine de traitement pour se mettre aux normes.
Bonus réparation, impression du ticket de caisse à la demande, suppression de l'emballage plastique pour certains fruits et légumes, fin de la vaisselle jetable dans les fast-foods... Depuis 2020, toutes ces mesures font partie du quotidien des ménages.
Désormais, la loi de transition énergétique oblige les collectivités à permettre aux usagers de trier leurs biodéchets. Une mesure pas facile à mettre en œuvre. Certains territoires sont carrément à la traîne en Occitanie. Mais ce n'est pas le cas du Tarn qui a anticipé la nouvelle réglementation.
Une usine modernisée
Le syndicat mixte Trifyl se charge du traitement et de la collecte des déchets de plus de 700 000 habitants du Tarn, d'une partie de la Haute-Garonne et de l’Hérault. Depuis quelques mois, ces habitants peuvent opter pour un composteur. Mais ils ont aussi le choix de la collecte traditionnelle. Seule consigne : mettre leurs biodéchets dans des sacs de couleurs orange. Il n'est donc pas nécessaire de s'équiper d'un nouveau bac.
Une fois arrivés dans l'usine de traitements, les biodéchets sont triés séparément.
C'est un tri optique qui va reconnaître les sacs de couleur orange et qui va les séparer puis les éjecter vers une chaîne dédiée pour ensuite être méthanisés. C'est une dégradation qui produit du gaz. Le méthane sera ensuite réinjecté dans le réseau gaz de ville.
Anne Bonrepaux, cheffe de service appui aux adhérents chez Trifyl
Et comme rien ne se perd, le résidu de la méthanisation, appelé "digestat" est aussi revalorisé sous forme de compost.
83 kg de biodéchets par habitant/an
Un tiers de notre poubelle noire est constitué de biodéchets. Composés exclusivement de matière organique, les biodéchets sont principalement des déchets de cuisine : restes de repas, produits alimentaires périmés sans emballage, épluchures, coquilles d’œuf, os, marc de café, sachets de thé...
Facilement valorisables, ces déchets organiques doivent être triés pour réduire le poids de nos déchets. Car un tiers du contenu des poubelles ménagères des Français est constitué de déchets alimentaires, soit 83 kg de déchets résiduels par habitant/an.
Pourquoi trier les biodéchets à la source ?
Pour réduire le bilan carbone du secteur des déchets
Les biodéchets sont composés à 80 % d'eau. Les incinérer est inutilement énergivore. Les enfouir génère du méthane, un gaz dont le pouvoir de réchauffement global est 25 fois supérieur à celui du CO2. En triant les biodéchets, plus de 800 000 tonnes de gaz à effet de serre sont évitées.
Pour produire des énergies renouvelables
Mobiliser les biodéchets permet de développer la production de biogaz, une énergie renouvelable nécessaire à la décarbonation. Le biogaz peut être utilisé de différentes manières :
- sous forme de combustible pour produire électricité et chaleur
- purifié en biométhane et utilisé comme carburant
- injecté dans le réseau de gaz naturel
Pour la résilience des modèles agricoles
Remplacer les apports en engrais de synthèse par des engrais organiques issus de biodéchets (compost par exemple) présente d'importants bénéfices environnementaux. La revitalisation des sols peut ainsi se faire à l'aide de ressources renouvelables et disponibles sur le territoire.
Et pour inciter les usagers aux bonnes pratiques du tri des biodéchets, le syndicat mixte Trifyl assure que le tarif appliqué est deux fois moins cher que celui des ordures ménagères.