Cet été, il n’y aura pas que les baigneurs à surveiller sur les plages tarnaises. La qualité de l’eau sera très suivie. Sur la base de loisirs d’Aiguelèze, à Rivières dans le Tarn, les analyses ont débuté. Dans les laboratoires on se prépare à pouvoir détecter le Covid-19.
Sur les berges du Tarn, les employés municipaux de Rivières sont en train de mettre à l’eau la piscine. Elle accueillera les premiers baigneurs le 1er juillet prochain. Et ils pourront plonger dans une eau vive d’excellente qualité. La plage d’Aiguelèze a obtenu pour la seconde année son pavillon bleu.
Des analyses de l'eau plus fréquentes cet été
Les pieds dans l’eau, une technicienne du syndicat mixte du Bassin versant Tarn aval effectue des mesures. Température, PH, conductivité de l’eau, coloration, feuilles, tout est noté. Elle prélève aussi de l’eau dans un flacon pour une analyse. Cette année, le contrôle est intensifié, il s’effectuera chaque semaine.Les eaux usées particulièrement surveillées
Dans le collimateur, les eaux usées porteuses de bactéries et susceptibles de transporter également le Covid-19. « On effectue un suivi de la qualité des eaux en alternance avec l’Agence Régionale de Santé, explique Pascale Lyvinec, directrice du syndicat mixte du Bassin versant Tarn aval. On suit essentiellement la pollution des rejets d’eaux usées. Concernant le coronavirus, sa présence dans les eaux serait aussi issue des rejets d’eaux usées, donc on suit cette contamination fécale. Ce sont les recommandations du Haut conseil de la santé publique. »
Le Covid-19 bientôt détecté dans l'environnement
C’est Public Labos à Albi qui est ensuite chargé de l’analyse de cette eau de baignade. Pour l’instant, seules les bactéries sont recherchées. Mais il sera bientôt possible de détecter directement le virus Covid-19.
détaille Laurence Fleury, directrice de Public Labos du Tarn.Dans notre laboratoire nous avons effectué des tests Covid-19 humains. Nous allons bientôt pouvoir réaliser des tests de ce virus dans l’environnement. Pour les eaux de baignade, les eaux propres, les eaux résiduaires et les boues des stations d’épuration ces analyses sont en cours de développement,
Le laboratoire va devoir s’adapter à ces nouvelles analyses environnement. « Ce sont des tests qui vont demander une préparation de l’échantillon beaucoup plus longue que pour les tests humains. Il va falloir filtrer ce qui n’était pas le cas sur les prélèvements humains. Il faudra sans doute 48h avant de pouvoir rendre des résultats. »
Le site d'Aigulèze dépollué naturellement
A Aiguelèze, l’eau reste d’une excellente qualité. Peu de bactéries issues des eaux usées y sont détectées. La configuration du site y est pour quelque chose. « On a un débit de la rivière Tarn sur toute sa traversée du département qui est très important contrairement au débit des rejets des eaux usées, donc on a un facteur de dilution important, détaille Pascale Lyvinec. C’est le premier point. Et deuxième élément spécifique à Aigulèze qui est en aval d’Albi, il s’agit d’un plan d’eau. Les eaux de surface offrent donc une large superficie d’exposition à la désinfection naturelle réalisée par les UV. »Règles de distanciation sur la plage comme dans l'eau
L’été, une centaine de baigneurs plonge chaque jour dans cette eau. Cette année, le nombre de personnes sera limité dans les bassins. Pour la pataugeoire par exemple il ne faudra pas plus de 6 baigneurs en même temps, contre 20 l’an passé. C’est le surveillant de baignade qui sera chargé de veiller au respect de cette nouvelle réglementation.Selon l’Agence Régionale de Santé aucune contamination au coronavirus n’a eu lieu par l’eau qui reste malgré tout sous surveillance. Petits et grands amateurs de plongeons pourront donc se baigner en toute sécurité à condition de respecter les gestes barrières.
Reportage France 3 Tarn Miryam Brisse/Véronique Galy