Au plus fort de l'épidémie, de nombreuses entreprises du secteur textile se sont lancées dans la fabrication de masques. C'est le cas dans le département du Tarn. Une vingtaine d'entreprises ont joué la carte de la solidarité. Mais aujourd'hui, il n'y a plus de commandes.
"Nous sommes en guerre" : c'est l'appel lancé par Emmanuel Macron, à la mi-mars en pleine épidémie mondiale de coronavirus. Une guerre sanitaire.
"L'effort de guerre"
"L'effort de guerre" demandé par le Président de la République à ce moment là, c'est la mobilisation de toutes les ressources vers un seul objectif : faire face à l'épidémie de coronavirus. Les métiers se transforment et certaines chaînes de production vont être tranformées pour s'adapter aux besoins. C'est le cas dans de nombreuses entreprises textiles, une vingtaine dans le Tarn, qui vont se mettre à fabriquer des masques.
"On a changé tous les programmes de nos machines"
Laurent Brunas dirige la société "Regain", implantée à Labruguière, dans le Tarn. Spécialisé dans la maille destinée aux sapeurs-pompiers, aux militaires...Il a très vite adapté son outil de fabrication pour faire des masques.
Dès l'annonce d'Emmanuel Macron, nous avons changé tous les programmes de nos machines à tricoter. L'objectif pour nous était de répondre très rapidement à cet appel. Dans un premier temps, nous avons pu fournir gratuitement 16 000 masques aux pompiers. Nous avons eu beaucoup de mal à obtenir notre homologation, mais au final nous avons pu fabriquer 80 000 masques
Aujourd'hui il n'a plus aucune commande de masques car après la pénurie, c'est le trop plein. Heureusement, il a presque pu reprendre une activité normale. Ayant fabriqué à la demande, il a très peu d'invendus. Mais d'autres entreprises se retrouvent avec un grand stock de masques difficile à écouler.
Un marché saturé et des stocks d'invendus
Si la France a manqué de masques, aujourd'hui, il y en a trop. Dans le Tarn, l'entreprise "Jules Tournier" a fabriqué jusqu'à 100 000 masques par jour pour la région, des communes et des entreprises. Aujourd'hui, le PDG, Vincent Bonneville parle d'un stock de 200 à 300 000 masques en trop. Car chez ce fabricant de tissus basé à Mazamet, il n'y a plus de demandes non plus.
Des masques venus d'Asie
Qu'ils aient du stock ou pas, ces chefs d'entreprise ne comprennent pas l'importation massive de masques venus essentiellement d'Asie. Pour Laurent Brunas, le PDG de "regain", nous n'avons tiré aucune leçon de cette épidémie.
La ville de Toulouse a acheté 500 000 masques au Pakistan, et Castres a commandé des masques au Vietnam, alors que l'on parle de relocalisation...Nous ne pouvons pas lutter au niveau des tarifs !