Le gouvernement a annoncé le 22 septembre la fin de l'obligation du port du masque dans les écoles primaires, dès le 4 octobre, pour les départements dont l'incidence est inférieure à 50 sur 100 000. Parents et enfants célèbrent la nouvelle, le syndicat des enseignants de l'Unsa reste inquiet.
Donne-moi ta main et prends la mienne... Mais oui, mais oui, le masque c'est fini ! Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé, mercredi 22 septembre, la fin de l'obligation du port du masque dans les écoles, pour les départements où le taux d'incidence est inférieur à 50 pour 100 000 habitants. Et ce, à partir du 4 octobre.
Devant la grille du groupe scolaire Marie Curie, à Saint-Juery dans le Tarn, les sourires se devinent malgré les masques. "Je suis contente de l'enlever, ça me dérange de le garder sur le nez", glisse Ines, en classe de CE2. D'autant plus que "la maîtresse n'entendait pas bien quand on parlait dans la classe" .
Gabin, en CM2, ajoute : "Personne n'aime les masques. C'est nul, ça porte malheur, ça gène et ça tient chaud". Rafik, lui aussi en CM2, se réjouit : "On pourra jouer tranquillement !".
Cinq départements occitans concernés
En Occitanie, au 23 septembre 2021, cinq départements ont un taux d'incidence sous le seuil d'alerte, soit 50 nouveaux cas pour 100 000 habitants, et sont donc concernés l'allègement du protocole sanitaire scolaire. Il s'agit du Lot, de l'Aveyron, du Gers, du Tarn et de la Lozère, selon les chiffres de CovidTracker.
Cette liste pourrait être amenée à grossir : en Occitanie, comme dans le reste de la France, tous les indicateurs de l'épidémie de Covid-19 poursuivent leur baisse.
C'est un gros soulagement pour les parents d'élèves. "Je suis ravie, ce n'est quand même pas évident pour des enfants de devoir supporter ça", soutient une mère.
"Les enfants réclamaient le fait de l'enlever, pour pouvoir respirer et s'exprimer", confie une autre. Quant au risque de contamination, "je ne suis pas inquiète du tout".
"Les enfants ne savent pas bien porter les masques", note une troisième maman. "Il y a toujours un risque, mais, masque ou pas, c'est la même chose".
Une décision précipitée ?
Une crainte persiste néanmoins pour Benjamin Pons. "Nous sommes dans un entre-deux", explique ce membre du syndicat des enseignants de l'Unsa : "soulagés pour les enfants, mais nous avons peur que cette décision soit précipitée".
Allègement du protocole sanitaire : il serait fort dommageable de devoir rétropédaler et remettre à nouveau de la rigueur dans un protocole d’ici peu pour l’avoir allégé trop tôt ?⏱
— SE-Unsa (@SE_Unsa) September 22, 2021
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"Pour nous, le pire serait un rétropédalage", poursuit Benjamin Pons."Sur une période de cinq jours, si le taux d'incidence est inférieur à 50, on pourra enlever les masques. Mais que fait si, trois jours plus tard, il passe au-dessus ? Il faudra remettre les masques dans la journée ? Attendre une annonce de la préfecture, du ministère ? Tout cela est très flou".
Le pire serait de devoir jongler avec un nouveau retour des masques.
Il souhaiterait que cet allégement du protocole sanitaire s'applique aussi aux professeurs. "La plupart des enseignants sont vaccinés", souligne-t-il, "on aurait apprécié qu'ils puissent enlever le masque. Ce serait plus efficace d'un point de vue pédagogique".
Gabin, pragmatique, souligne que le masque "ne change rien" pour l'apprentissage. Après tout, "on a encore nos oreilles pour écouter".