Dans le Tarn, deux chiens sont tombés malades en l'espace de trois semaines. Ils se sont baignés et ont vraisemblablement été touchés par des cyanobactéries. Une problématique sanitaire qui interpelle les propriétaires canins, mais qui est bien connue du syndicat mixte en charge de l'eau et de l'ARS. Ils rappellent les bons comportements à adopter.
Sur la page Facebook Cyanobactéries alerte, les mises en garde à propos des cyanobactéries sont presque quotidiennes à travers la France. En l'espace de trois semaines, deux chiens sont tombés malades à cause de l'eau du Tarn. À chaque fois, les symptômes sont similaires.
"Sandy, un Border Collie de 19 mois, s'est mise à avoir des vomissements intensifs et douloureux à Marsal (Tarn). Elle criait de souffrance. Salivation abondante, perte d'équilibre et de motricité, elle finira en toute urgence chez le vétérinaire" écrit cette page Facebook dans un post dimanche 30 juillet. Même causes mêmes conséquences pour un autre propriétaire début juillet.
"Des toxines qui présentent un risque pour la santé"
Les cyanobactéries sont des micro-organismes de couleur verdâtre, qui peuvent proliférer très rapidement. Il en existe deux types : les benthiques et les planctoniques. Ce sont ces dernières qui sont majoritairement présentes dans certains cours d'eau : elles se développent notamment sur les galets ou les eaux stagnantes. Leur toxine peut devenir dangereuse.
"Lorsque leur présence est importante, les cyanobactéries peuvent produire des toxines présentant un risque pour la santé humaine et animale" écrit l'ARS Occitanie dans un communiqué. En France, les contrôles récurrents évitent les intoxications humaines. Mais moins animales, lorsque des bêtes ingurgitent des cyanotoxines, pouvant provoquer des décès.
"Pour les chiens touchés dans le Tarn, les signes cliniques sont les mêmes" estime Christophe Tonnaire, qui répertorie les cas sur sa page Facebook Cyanobactéries alerte. Il découvre ce "phénomène" en 2019, et se met à constituer une carte (consultable ci-dessous) en signalant les points d'eaux problématiques. Il alerte sur les interdictions à la baignade qui sont seulement indiquées pour les humains, pas forcément pour les animaux.
Christophe Tonnaire alerte également les pouvoirs publics, collectivités territoriales et syndicat mixte responsable de la gestion de l'eau. Celui du Tarn-Amont, notamment en charge de la parcelle à Marsal où s'est déroulé l'incident le 30 juillet, est particulièrement vigilant à cette question des cyanobactéries selon son chargé de communication.
"Chacun doit se responsabiliser"
"La question des cyanobactéries est traitée depuis plus de 20 ans par le syndicat" promet-il. Un protocole en quatre phases est mis en place, les seuils d'alerte sont scrupuleusement surveillés, voire remontés jusqu'à l'ARS. "Il faut adopter un comportement adapté avec des animaux ou des enfants en bas âge" poursuit l'organisme. Comprendre : ne pas les mettre à l'eau, car "le risque est présent toute l'année".
Sur les 41 sites de baignade suivis par le syndicat, huit sont particulièrement analysés. Deux "ambassadeurs" sont également chargés d'alerter sur le terrain des dangers des cyanobactéries, en effectuant de la prévention notamment pour les animaux.
Mais pourquoi ne pas complètement interdire la baignade pour éviter tout risque d'accident comme celui du 30 juillet ? "Chacun doit se responsabiliser, en attachant son chien. Ce sont des règles de bon sens" répond le syndicat. "Il ne faut pas jouer avec les galets ou les bâtons immergés."
L'organisation communique sur ses réseaux sociaux afin d'alerter sur les cyanobactéries. Elle envoie aussi des plaquettes et des affiches aux mairies concernées. De son côté, l'ARS Occitanie rappelle des règles d'usage pour prévenir des cyanobactéries. "Tenir les chiens en laisse" et "ne pas les laisser accéder à la rivière ou au plan d’eau".
En 2022, cinq sites d'Occitanie ont dû être fermés temporairement "suite au dépassement des valeurs
seuils". Sur quatre autres sites, le niveau de vigilance a été atteint, et une information au public a été réalisée.
Il y a 10 jours, la baignade et la navigation ont même carrément été interdites autour de Montpellier (Hérault) à cause des cyanobactéries.