Ancien ambassadeur de France dans les Balkans, le général Roland Gilles a croisé les forces russes dans le cadre de ses fonctions. Désormais élu local dans le Tarn et candidat aux législatives, il plaide pour une politique du "rapport de force" avec Vladimir Poutine.
"Nous devons être ferme et marquer des lignes rouges. Le déploiement de forces en Roumanie, en Pologne, dans les Pays Baltes et pourquoi pas en Moldavie va dans ce sens et c'est indispensable" affirme le général Roland Gilles. L'ancien militaire et diplomate est désormais conseiller municipal d'Albi, dans le Tarn. Il nous livre sa vision de la guerre en Ukraine.
Fermeté face à Vladimir Poutine
L'ancien diplomate, ambassadeur à Sarajevo de 2010 à 2014, estime que les contacts diplomatiques doivent être maintenus avec Moscou. Mais "il faut tenir compte de la psychologie de notre interlocuteur et Vladimir Poutine n'écoute plus. Il faut être dans le rapport de force" souligne Roland Gilles.
Tu es plus faible que moi, je prends. Tu es aussi fort que moi, je fais attention. Tu es plus fort que moi, je respecte
Général Roland Gilles
En 2008, Roland Gilles a expérimenté la "méthode russe". Le général français devait assurer le déploiement d'une force de gendarmerie, sous bannière de l'Union Européenne, en Abkhazie et Ossétie du sud afin d'assurer le respect d'un cessez-le-feu. "A peine l'encre sèche, l'accord n'a pas été respecté et un bataillon russe s'est mis en travers de notre route" se souvient Roland Gilles.
De cette expérience, le militaire tire une leçon : la nécessité d'être ferme. Une fermeté qui doit aussi se traduire sur le terrain économique "avec des mesures dures".
Une fermeté économique, même s'il est impossible de ne pas penser au peuple russe car il va souffrir
Général Roland Gilles
Pour l'ancien diplomate, les rétorsions économiques pourrait même être une arme de destruction massive du régime de Vladimir Poutine. "Pourquoi ne pas imaginer que le peuple se soulève et renverse Poutine s'il s'aperçoit qu'il n'a pas d'avenir ? " souligne Roland Gilles.
Faire entrer l'Ukraine dans l'Union Européenne
Roland Gilles ne concentre pas uniquement ses "tirs" sur la Russie. Pour le général français, il faut faire un signe politique fort envers l'Ukraine. Il faut donner "le feu vert à une adhésion à l'Union Européenne. Je sais bien que cela passe par 24 chapitres des traités et que le processus est très long. Mais c'est un geste politique et il faut tenir compte du contexte du moment".