Après huit semaines de grève, une partie du personnel du centre hospitalier de Lavaur est descendue dans la rue, ce samedi 22 juin 2024. Les grévistes continuent de réclamer des recrutements. Et des patients se sont joints à la manifestation.
L'hôpital n'est pas une entreprise. Vous nous rendez malades. Non aux suppressions de postes. Voici quelques-uns des slogans écrits sur les pancartes portées par les manifestants. Près de 300 personnes ont défilé dans les rues de Lavaur, dans le Tarn, ce samedi 22 juin 2024, afin de lancer un SOS concernant le centre hospitalier de la ville.
Du personnel pour soigner correctement
Cela fait déjà huit semaines qu'une partie du personnel du centre hospitalier observe un mouvement de grève. Et pour les soignants mobilisés, pas question de baisser les bras. "On s'accroche parce qu'on n'a plus le choix", nous dit Virginie Boissière, aide-soignante au sein du service psychiatrie de l'hôpital.
"On bosse sans arrêt en sous-effectif. On est dans des conditions vraiment difficiles. On ne peut pas lâcher. Cela fait huit semaines et on espère un déclic de la direction vis-à-vis de nous, les soignants, mais aussi des patients", explique-t-elle.
Infirmière en secteur psychiatrie, Magali Montagnié manifeste pour dénoncer les suppressions de postes qui mettent en danger la qualité des soins. "En psychiatrie, on sait que la présence, le temps aux côtés des personnes, l'écoute permet le soin. Si on n'est pas nombreux, on ne peut pas se partager auprès de chacun et on ne peut pas faire de soins de façon efficace."
Des patients solidaires
Dans le cortège des manifestants, des patients sont venus apporter leur soutien aux soignants. Suivie en psychiatrie, Virginie est témoin des effectifs qui ne sont pas toujours au complet. Et selon elle, il y a urgence.
Ils sont surchargés de travail. Comme il n'y a pas toujours les effectifs au complet, ils travaillent deux fois plus.
Virginie Guichard, patiente
Atteinte d'un cancer, Madeleine Pigeon, elle aussi, est de la manifestation. "On est là pour les soutenir parce que quand on n'aura plus d'hôpital, on fera comment ?", s'interroge-t-elle.
La mobilisation a démarré le 25 avril 2024 avec un appel à la grève illimitée lancé par une intersyndicale. Les grévistes demandent à ce que des postes soient pourvus. Depuis maintenant huit semaines, aucun terrain d'entente n'a été trouvé avec la direction du centre hospitalier. Le mouvement de grève se poursuit.
(Propos recueillis par Myriam Brisse et Mathilde Baralle)