Les personnels des établissements de santé sont à bout de souffle. On ne compte plus les journées de grève en Occitanie. Le prochain mouvement est annoncé à la fin du mois à Lavaur dans le Tarn. Une grogne qui touche aussi les hôpitaux et cliniques du secteur privé. Une grève est d’ores et déjà prévue début juin.
Le mouvement de colère s'amplifie dans les établissements de santé pour dénoncer le manque de moyens et les conditions de travail. Le public comme le privé sont touchés. Et ça commence fin avril à Lavaur, dans le Tarn.
"C'est une politique d'austérité"
Ce n'est pas le moment de tomber malade à Lavaur. Le personnel médical a voté une grève pour une durée illimitée à partir du 24 avril. Les syndicats veulent frapper fort pour dénoncer les choix de leur direction. Et ils ont choisi la date de la visite de certification de la Haute Autorité de Santé pour le faire.
Les syndicats dénoncent une politique d'austérité : "Le non-remplacement des agents qui partent à la retraite, le non-remplacement des contrats à durée déterminée, ça, c'est une politique d'austérité qui devient une politique de suppressions de postes", regrette Jérôme Costes, infirmier en psychiatrie et trésorier de la CGT à l'hôpital.
Manque de personnel
Les syndicats réclament un maintien des effectifs. Pour les patients, la situation devient alarmante car le manque de médecin commence à se faire sentir : "Mon fils vient de se faire opérer", raconte cette mère venue lui rendre visite. "On voit bien qu'il n'y a pas assez de personnel et je trouve ça horrible".
Situation aux urgences psychiatriques au CHU de Toulouse-Purpan | Revenant sur des "événements dramatiques et éprouvants pour les familles et les soignants", @MoniqueIborra (RE) demande au Gvt comment il compte revoir "toute la filière psychiatrique"#DirectAN #QAG pic.twitter.com/Up3JuDFU83
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) February 27, 2024
Pour le seul service de la psychiatrie, déjà touché de plein fouet, la direction aurait supprimé un poste par unité. Du temps en moins à consacrer aux patients : "Être disponible, c'est avoir deux heures à consacrer au patient quand il est en situation d'agitation ou de grande détresse", explique Jérôme Costes. "On n'est pas là uniquement pour les garder et leur donner des médicaments".
La colère s'étend au privé
À Lavaur, l'ensemble du personnel avait déjà suivi une grève illimitée en 2022. Un mouvement qui s'était soldé par deux mois de négociation avec la direction. La grogne dans les services hospitaliers n'est pas nouvelle, mais elle s'étend aujourd'hui au privé.
Car le gouvernement n'a consenti qu'une très faible augmentation de 0,3% des tarifs des hôpitaux et cliniques privés en 2024. La fédération de l'hospitalisation privée a donc décidé de tirer la sonnette d'alarme sur la santé financière des établissements. Elle appelle à une grève totale dès le 3 juin prochain.