Selon le témoignage sur les réseaux sociaux d'une mère de famille habitant dans le village de Durfort (Tarn), un individu aurait pénétré dans la maison familiale avant d'entrer dans la chambre des enfants le 30 décembre 2023. Il se serait adressé à eux, leur aurait parlé sans faire preuve de violence. La gendarmerie l'a contrôlé mais ne l'a pas interpellé. Cette maman le regrette et espère qu'il sera vite interrogé pour s'expliquer.
Dans une série de posts sur le réseau social X, Esther Manach, une mère de famille qui habite dans le petit village de Durfort (Tarn) situé au sud-ouest de Castres, assure que ses enfants ont subi une "tentative d'agression sexuelle" le 30 décembre 2023. Cela se serait déroulé en début de matinée au sein du domicile familial. À ce moment-là, elle travaille et ses deux enfants sont gardés par sa mère.
L’homme qui s’est introduit chez moi n’est pas inquiété par les autorités, alors que les informations réunies attestent de sa domiciliation à Revel, commune où est scolarisée ma fille. La @Gendarmerie me confirme aujourd'hui n'avoir encore procédé à aucune interpellation.
— Esther (@Manach2Laura) January 9, 2024
"Le regard pétrifié de mon fils"
Selon ses propos sur X, "un homme jeune, porteur d’une queue-de-cheval, a été retrouvé dans la chambre de mes enfants (une fille de 5 ans, un garçon de 10 ans) au premier étage". Il se serait introduit dans la chambre des petits en leur lançant "salut les petits loups !" avant de "s'agenouiller devant ma petite fille".
La grand-mère de ces mineurs âgés de 5 et 10 ans, "alertée par cette voix inconnue", débarque dans la chambre. "Le regard pétrifié de mon fils, figé par la peur, lui a fait prendre conscience de l’extrême gravité du moment" poursuit la mère des deux enfants dans ses posts. La grand-mère demande alors à l'homme de quitter les lieux, avant de contacter la gendarmerie de Revel "pour signaler les faits et solliciter une intervention".
L'intrus aurait indiqué aux gendarmes, toujours selon la mère de famille, "s’être trompé de domicile, souhaitant se rendre dans celui de sa copine". Les gendarmes l'auraient contrôlé puis laissé repartir libre. Cette maman a ensuite porté plainte à la gendarmerie de Labruguière (Tarn).
Mère et grand-mère bientôt interrogées
Contactée par téléphone mercredi 10 janvier 2024, Esther Manach avoue son "impuissance" au moment où sa mère l'appelle pour lui raconter la scène. Elle détaille comment l'homme a pu entrer, "en ouvrant la porte d'entrée laissée ouverte pour ne pas enfermer sa propre mère dans la maison". Elle le décrit comme quelqu'un de "calme", "entrant d'un pas assuré".
Une fois hors de la maison, la mère d'Esther Manach remarque qu'il reste sur la place du village. Sa fille déplore aujourd'hui que l’homme qui s’est introduit chez elle ne soit pas inquiété par les autorités.
"Plein de choses ne vont pas : les gendarmes le retrouvent, contrôlent ses papiers et c'est tout. J'ai appelé le commissariat tous les jours et on me disait : on ne l'a pas interpellé, on n'a rien." Cette maman regrette également que personne ne soit venu interroger ses enfants, même si elle sait "qu'aucun acte concret n'a été fait" sur eux.
Le mis en cause bientôt en garde à vue selon le parquet
Au final, elle prévient une gendarme par téléphone qu'elle compte parler de cette histoire sur les réseaux sociaux. Cette annonce a-t-elle eu un effet ? Peut-être. "Un adjudant de Labruguière m'a rappelé tout à l'heure" promet-elle. Elle devrait être interrogée ce week-end, et sa mère dans 15 jours.
"Tant mieux si mes publications peuvent faire avancer les choses" poursuit-elle au téléphone. "Mais c'est ça qui est fou : des fois, il faut en arriver là (pour se faire entendre)". Esther Manach attend désormais que l'individu "soit interrogé et confronté" car "ce n'est pas normal de rentrer chez les gens comme ça".
Contacté, le parquet de Castres confirme qu'une "enquête, confiée à la compagnie de gendarmerie départementale de Castres, est actuellement en cours ". Une enquête des chefs "de violations de domicile et de violences sur mineur de 15 ans, ces violences étant constituées en raison du retentissement psychologique résultant de la violation de domicile" précise le vice-procureur.
"Aucune dimension de nature sexuelle n’est caractérisée ou alléguée en procédure" poursuit le parquet. "Le mis en cause, qui a été identifié, n’est pas connu de la police ou de la justice pour des faits de nature violente et/ou sexuelle. Son placement en garde à vue et son audition interviendront dans les prochains jours".