"Ils ont reçu des coups ou des projections d'objet sur des interventions" : explosion de la violence envers les pompiers du Tarn

Les pompiers du Tarn font face ces derniers mois à une montée inquiétante de la violence durant leurs interventions. Trente-sept ont été agressés physiquement dans le département depuis le début de l'année. Un record. Le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Tarn parle "d'actes inacceptables".

Que ce soit des agressions verbales ou physiques, la montée de la violence envers les sapeurs-pompiers est bien réelle. Elle touche autant à la ville qu'à la campagne dans le Tarn. Depuis le début de l'année, trente-sept sapeurs-pompiers ont été victimes de faits de violence. Un record. Le SDIS 81 tire la sonnette d'alarme.

Dix-neuf agressions en seulement six semaines

Ils sont censés nous sauver ou nous aider, mais ces derniers temps, ils sont la cible d'agressions particulièrement violentes. Les pompiers tarnais traversent une période particulièrement tendue. 

Ces agressions sont multiples, elles peuvent être verbales ou physiques. Dix-neuf sapeurs-pompiers ont été atteints physiquement ces six dernières semaines. Ils ont reçu des coups ou des projections d'objet lors de leurs interventions. Ces agressions avaient pour but de blesser. Ces violences se retrouvent à la ville comme à la campagne sur l'ensemble du département. Ces derniers temps, elles se sont surtout produites durant des missions de secours à la personne, parfois dans un contexte social difficile.

Michel Benoit, président du conseil administratif du SDIS du Tarn

Une montée diffuse de la violence qui inquiète et qui se mesure en chiffres. Le SDIS 81 constate 70% d'agressions en plus par rapport à l'an dernier. Ces agents sont invités à porter plainte auprès du procureur de la République. Des agressions qui choquent les équipes et qui nécessitent parfois un accompagnement psychologiquement. 

La dégradation du climat social

"Quand on appelle les pompiers, en général, c'est pour être aidé, pas pour agresser. Quand les pompiers franchissent le seuil d'une maison, ils ne savent pas ce qu'ils vont trouver de l'autre côté de la porte. Que ce soit dans les quartiers difficiles ou en zone rurale, on assiste à une montée de la violence inquiétante à notre encontre", nous explique le colonel Jimmy Jaubert, directeur du SDIS du Tarn. 

La dégradation du climat social pourrait, en partie, expliquer de telles attitudes sur le terrain. "On est confronté à une violence diffuse au quotidien. Les prises en charge de personnes en détresse se déroulent parfois dans un contexte social dégradé qui amène à des comportements qui posent problème. La consommation d'alcool et de stupéfiants aggravent aussi parfois ces tensions lors des interventions", précise le colonel Jimmy Jaubert, directeur SDIS 81. 

La violence, un facteur de stress supplémentaire

Ces agressions sont des facteurs de stress supplémentaire pour des sapeurs-pompiers qui interviennent déjà dans un contexte de secours. "C'est un facteur de stress supplémentaire. Car en plus de son intervention, cela demande au sapeur-pompier de renforcer sa vigilance pour assurer sa propre sécurité et ça, c'est inacceptable !", rajoute le colonel Jimmy Jaubert, directeur du SDIS du Tarn. 

Depuis un an, un référent sûreté et sécurité départemental a été nommé pour faire remonter ces faits de violence et mieux former les sapeurs-pompiers à ces agressions. Objectif : trouver la bonne réponse en cas de violence. 

La montée de la violence se voit dans toute la France. Depuis un an, on a mis en place des référents surêté et sécurité dans chaque département. Ma mission est d'élaborer des rapports sur l'ensemble de ces faits violents. Nous faisons des remontées et des recherches pour élaborer des formations et des stratégies pour avoir les bons réflexes. L'objectif est de donner aux chefs d'intervention des outils précis pour trouver la bonne réponse et la meilleure réaction en cas d'agression.

Vincent Colom, référent surêté et sécurité départemental SDIS81

Dans le Tarn, les sapeurs-pompiers agressés ont systématiquement porté plainte. Ils ont aussi pu être entendus et ont beaucoup partagé avec leurs collègues pour évacuer leur stress. Le SDIS 81 en appelle au civisme des citoyens pour que ces faits de violence cessent au plus vite.

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