Personne jusque-là n'en avait entendu parler mais le projet d'autoroute Toulouse-Castres devrait s'accompagner de centrales photovoltaïques placées sur les abords du tracé. Le point avec le directeur général d'Atosca 69, Martial Gerlinger.
Des panneaux photovoltaïques devraient être installés le long de l'autoroute A69. Martial Gerlinger, le directeur général d'Atosca, Martial Gerlinger, l'a confirmé à l'une de nos équipes sur le chantier de Saïx. Comme l'expliquait la cellule investigation de Radio France dans l'une de ses enquêtes en avril 2024, "cette installation est susceptible de se faire sur les terrains proches du tracé (qu’on appelle les "délaissés autoroutiers") qui intéressent de plus en plus les sociétés d’autoroutes. Vinci, par exemple, a créé une filiale baptisée Solarvia. Cela permet de verdir l’image des géants du bitume, tout en leur apportant de confortables revenus."
France 3 : en quoi consiste ce projet de panneaux photovoltaïques associé à l'autoroute A69 ?
Martial Gerlinger : nous avons réfléchi d'emblée, quand nous avons regardé ce projet d'autoroute, aux terrains qui n'étaient pas utilisés. Des talus ou des espaces entre les échangeurs et qui, du coup, pouvaient servir pour mettre en place des centrales photovoltaïques, produire de l'énergie renouvelable le long de l'autoroute. Une solution pour qu'elle soit véritablement et totalement décarbonée rapidement.
France 3 : quelle peut-être l'utilité de cette électricité ?
Martial Gerlinger : c'est de l'électricité renouvelable qui serait, du coup, mise sur le marché. Le marché local, si possible. Les entreprises locales peuvent être intéressées. Mais, au final, la production que nous pourrions envisager le long de l'autoroute A69, elle pourrait servir quasiment à alimenter tous les véhicules électriques qui circuleront à terme sur cette autoroute. C'est bien ça, l'objectif.
France 3 : des bornes sur cette autoroute seront donc installées sur l'autoroute ?
Martial Gerlinger : oui. Non seulement cette électricité produira l'équivalent de ce que consomment les véhicules, mais en plus, elle pourra potentiellement, même directement, être injectée dans les véhicules grâce à des bornes. Donc, il y aura des bornes qui seront mises en place sur les aires de covoiturage ou sur les aires de repos.
France 3 : à quel moment le projet serait-il opérationnel ?
Martial Gerlinger : c'est un projet qui est à l'étude aujourd'hui. Il ne fait pas partie de notre engagement dans le cahier des charges. C'est une activité annexe sur laquelle nous travaillons. Nous avons montré une intention à ce sujet au moment de notre offre et au moment de la finalisation du cahier des charges. Les études sont donc en cours. A la fois les études d'implantation et les concertations avec le territoire. Nous y verrons plus clair lors de la mise en service de l'autoroute, notamment concernant la disponibilité foncière et le lancement de cette opération.
France 3 : avez-vous une idée de la quantité d'électricité qui pourra être produite ?
Martial Gerlinger : Je ne saurais pas vous dire exactement, mais aujourd'hui, c'est une bonne dizaine d'hectares qui a été identifiée sur le futur domaine public autoroutier concédé. On regardera s'il y a d'autres terrains qui peuvent se rajouter. Avec 10 hectares de terrain, nous devrions produire 10 mégawatts de crête ou de production. Voilà à peu près l'ordre de grandeur.