"Je veux une enquête objective" : la plainte de la famille d'un ouvrier décédé sur un chantier près de l’A69 rejetée

Alors qu'il travaillait pour un prestataire sur le chantier de l'A69, un jeune homme a perdu la vie dans des circonstances qui restent à élucider. Son corps inanimé a été retrouvé le 6 novembre dernier à Saïx (Tarn). Sa mère a déposé plainte contre son employeur pour homicide involontaire mais elle a été refusée.

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Un jeune de 24 ans a perdu la vie en livrant du bois, alors qu'il travaillait pour un sous-traitant de l'entreprise qui construit et gère l'A69. Un dossier sensible, qui explique peut-être que les circonstances du décès ne soient toujours pas connues et que la plainte pour homicide involontaire ait été refusée, ce que ne comprend pas l'avocat de la famille, Me Jean-Baptiste Alary. 

Un décès dans des circonstances floues

Mathias a perdu la vie le 6 novembre au matin alors qu'il livrait du bois à Saïx (Tarn) chez un couple de retraités.

Le jeune homme de 24 ans était alors au volant d'un camion pour le compte de la société Fan, un sous-traitant de NGE, l’entreprise qui a été désignée par l’État pour construire et gérer l’autoroute A69. Il était employé depuis peu et livrait du bois provenant du chantier.

Quant aux circonstances précises, nul ne les connaît. Il a été retrouvé par le couple de retraités chez qui il se rendait juste à côté de son camion. Selon sa mère interrogée par Le journal d'Ici, "Depuis début novembre, il avait été engagé en CDI comme conducteur routier. Sa mission consistait à charroyer du remblai sur le chantier de l'autoroute… Les consignes étaient strictes. Il ne devait en aucune façon descendre de son camion. À telle enseigne qu'il prenait même ses repas à l'intérieur." 

Alors comment se fait-il qu'il se trouvait là, chez des particuliers, et en dehors de son camion ? L'inspection du travail est allée sur place pour tenter d'y voir plus clair. "Y avait-il des directives données aux salariés qui compromettent la sécurité au travail, se demande Jean-Baptiste Alary, l'avocat de la famille. Le chantier accuse un retard. N’est-on pas en train de mettre en danger des salariés en précipitant une fin de chantier que beaucoup attendent ou redoutent ? La démarche de la famille n’est pas partisane. On réclame simplement que l’enquête soit menée comme dans n’importe quel autre dossier."

Plainte pour homicide involontaire refusée

La mère de Mathias doute de la version des faits laissant entendre que l'accident aurait été causé par un coup porté à la tête, provenant d'une des portes de la benne. Toujours selon Le journal d'Ici, elle aurait vu son fils à la morgue et selon elle, la fracture qu'elle a constatée ne correspondrait pas à la version des faits.

Via son avocat, la famille a déposé plainte pour homicide involontaire à l'encontre de son employeur mais celle-ci a été refusée. Me Alary ne comprend pas. "Ça n’a aucun sens que de ne pas recevoir cette plainte. Ça fait 20 ans que je pratique la matière pénale, 20 ans que je vois des homicides involontaires dans le cadre du travail ou pas, et ces plaintes sont reçues. C‘est simple et basique. Je ne comprends pas que dans le cadre d’un accident mortel du travail, la famille qui est en recherche d’explication ne puisse pas accéder à la plainte naturelle qui est celle pour homicide involontaire."

En effet, la demande a été requalifiée en "découverte de cadavre". Une requalification qui offre moins de moyens d'enquêtes. "Je veux une enquête objective, indépendante. J’ai demandé qu’elle ne soit pas menée par l’un des services de police ou de gendarmerie qui auraient eu à intervenir sur les événements qui ont entouré ce chantier."

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