Deux jours après le grand week-end de manifestation contre l'autoroute A69, l'heure est à la riposte pour les porteurs du projet. Élus, et acteurs économiques étaient réunis ce mardi 25 avril à Castres pour une conférence de presse. Avec l'objectif de réaffirmer leur volonté de concrétiser cette autoroute.
"On ne s'est pas exprimés jusque-là, car on ne voulait pas être accusé de provocation", explique Michel Bossi, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Tarn.
Alors que la manifestation contre l'A69 s'est déroulée dans le calme et sans heurts, les 22 et 23 avril dernier, ils étaient une dizaine d'élus, de gauche comme de droite, et d'acteurs économiques du Tarn réunis ce mardi, pour vanter les bienfaits du projet autoroutier entre Castres et Toulouse.
Une autoroute "vitale"
"Aujourd'hui le bassin de Castres-Mazamet est le seul territoire en France de plus de 100.000 habitants à ne pas être relié directement à une métropole, rappelle Michel Bossi. Quand on compare les statistiques d'emploi, de démographie et d'économie, tout est sur le déclin."
Christophe Ramond, président du Département du Tarn le martèle : "Cette autoroute est vitale." Le socialiste a suivi de près la manifestation du week-end, qui a réuni entre 4.500 et 8.000 personnes dans son département. "C'est un chiffre important, mais à mettre en relief avec les manifestations contre la réforme des retraites, où on a vu 40.000 personnes à Albi."
Pour ces élus, pas la peine d'espérer revenir sur le projet. Christophe Bugis, maire de Castres le rappelle, il est "inutile de rejouer le match. Le match est fini, il est gagné, et il a commencé il y a plus de 20 ans."
Une réponse aux arguments écologistes
Christophe Ramond de poursuivre : "Ce week-end on a vu énormément de gens qui ne vivent pas sur notre territoire venir nous donner des leçons."
En réponse à la mobilisation de députés comme Sandrine Rousseau, le président du Département rappelle :"En région parisienne, ils ont tout. Les transports, le dynamisme économique. Ce n'est pas le cas ici. Cette autoroute va améliorer la prise en charge des soins pour les malades, et permettre plus d'échanges économiques."
Face aux critiques sur les conséquences écologiques d'un tel chantier, comme la destruction de plusieurs centaines d'hectares de terres agricoles, ou l'abattage de centaines d'arbres, là encore Christophe Ramond reste ferme : "Oui, on va devoir se passer de ces terres mais dans le Tarn, ce sont plus de 300.000 hectares de terres agricoles qui nous nourrissent. Et pour ce qui est des arbres, nous en plantons chaque années 15.000 sur le territoire."
La remarque de Clément Beaune passe mal
Invité de l'antenne de France Info, le ministre des transports Clément Beaune a affirmé qu'il avait "très peu entendu les élus locaux, de toutes sensibilités politiques, qui soutiennent le projet".
"Ça m'a surpris, confesse Michel Bossi. On ne voulait pas être dans la surenchère jusqu'à présent. Mais nous allons expliquer à Monsieur le Ministre que nous sommes toujours aussi déterminés."
La mise en service de l'A69 est toujours prévue pour 2025.