Empreinte environnementale, risques pour la santé, utilité qui reste à démontrer… Les mauvaises ondes s'accumulent autour d'un projet d'antenne 5G dans une commune du Tarn. Le maire y est opposé, mais elle verra pourtant le jour.
Des ballons rouges hissés à 42 mètres de haut pour protester contre l'implantation d'une antenne 5G . À Labastide-Saint-Georges (Tarn), le pylône installé dans la plaine de la Nauze, devrait faire cette taille. "On n'arrive pas à se représenter la hauteur donc avec cette action au moins chaque habitant pourra voir à quel point il sera touché", explique Adrien Romain, membre du Collectif Onde Bastidienne, un groupe de riverains opposés à ce projet.
Cette commune de moins de 2000 habitants, sera dotée de ce pylône malgré l'opposition de certains habitants ... Mais surtout malgré l'opposition, d'Emmanuel Joulié, le maire. "Ma déception est grande et c'est la mort dans l'âme que je suis contraint par la justice d'exécuter un ordre contre ma volonté", écrit-il dans un communiqué rendu public.
L'édile ajoute : "Je suis déçu, voire abasourdi. Notre paysage et notre cadre de vie pourraient être altérés."
Une signature sous la contrainte
Le juge des référés a estimé qu’il y a urgence à la création de cette antenne, car le réseau de téléphonie de l’opérateur SFR ne serait pas suffisant pour couvrir correctement le village et la ville de Lavaur, située à quelques kilomètres.
Le 23 mai 2023, le maire a donc dû signer un arrêté autorisant l'implantation de cette antenne. "Il balaye nos arguments sur la nécessaire mutualisation qui devrait avoir lieu, car 100 % du territoire est bien couvert par un des opérateurs", rappelle l’élu dont le premier arrêté a été débouté, car il visait à protéger un paysage jugé "sans intérêt au sens du code de l’urbanisme".
La mobilisation continue
Cette décision n’entame en rien la volonté de l’élu : "Ma détermination est intacte. La réglementation doit évoluer" explique-t-il, soulignant : "Ces aberrations mettent les élus locaux entre le marteau et l'enclume."
Les riverains présents lors de la signature sont venus bâillonnés pour symboliser leur mécontentement, leur sentiment de ne pas être écoutés par les autorités."Je vais avoir du mal à faire respecter la loi quand un administré va vouloir construire une clôture qui dépasse de deux centimètres, alors que j’ai signé ce document", conclu l'édile.
L'opposition s'appuie notamment sur la loi Abeille du 9 février 2015, relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques. Cette loi sert à renforcer la concertation et l’information du maire, et du public, quant à l’implantation et la modification des installations radioélectriques.
(Avec Myriam Brisse)