Prix de l'énergie. "Je suis boulanger, pas banquier" : l'État promet des aides, les artisans retiennent leur souffle

Le ministère de l'Économie a pris en compte le cas des artisans qui ont du mal à faire face à l'explosion de leur facture d'électricité. Un guichet a été ouvert pour permettre d'aller au-delà de la réduction de 20% accordée aux PME. Tour d'horizon en Occitanie.

Afin d’accompagner les petites et moyennes entreprises face à la flambée des prix de l’électricité, le gouvernement a prévu de maintenir l’aide gaz et électricité en 2023. L’État va prendre en charge 15 à 20% de la facture à partir de janvier. 

"En attendant on survit comment ? Le 8 décembre, j'ai du débourser près de 5000 euros pour l'électricité. Certains de mes salariés, je ne sais pas comment les payer ce mois-ci"

Mickael Mooren, boulanger à Valderies (Tarn)

 1,5 million de TPE continueront à être éligibles au bouclier tarifaire en 2023.

"Cette aide pourra se cumuler avec le dispositif de l’amortisseur d’électricité", a rappelé la ministre Olivia Grégoire sur Franceinfo ce 21 décembre. 

Après application de la baisse de 20 %, sous conditions, les entreprises qui continuent à avoir une facture d'électricité représentant plus de 3% de leur chiffre d'affaires en 2021, pourront demander un soutien supplémentaire.

Un "guichet de secours" sera mis en place en ligne. Malgré tout, la situation reste critique pour beaucoup. "Je suis boulanger, pas banquier. Je travaille beaucoup, dors peu...Je ne sais pas où je vais", s'inquiète Mickael.  

L'artisanat tire la sonnette d'alarme 

À l'appel de leur Confédération nationale, les artisans bouchers-charcutiers ont manifesté en tenue de travail le 29 novembre devant l'Assemblée. Un rassemblement inédit depuis la crise de la vache folle dans les années 90. 

Une mobilisation pour alerter les pouvoirs publics sur les répercussions des augmentations fulgurantes des prix de l'énergie. "On est là pour faire vivre la France", plaide Jean-Pierre Biffi, le président des Bouchers-Charcutiers du Gers. La France rurale est durement touchée par les crises qui s'enchaînent. Le prix de la viande, en augmentation est répercuté sur la clientèle. Et les artisans rognent leurs marges. 

"Ils attendent quoi ? Que quelqu'un fasse une bêtise ?", conclut Mickael Mooren, boulanger. 

À Tarbes (Hautes-Pyrénées), en novembre, notre équipe de journalistes a pu échanger avec des artisans traiteurs, victimes de l'inflation : 

durée de la vidéo : 00h01mn45s
A Tarbes, les artisans traiteurs doivent faire face à l'inflation. Les factures d'électricité s'envolent. ©Margaux Delaunay et Emmanuel Fillon FTV

12 milliards sur la table 

Le gouvernement a tenu à rassurer concernant le financement de ces aides. Les 12 milliards d’euros utilisés pour ces dispositifs viennent du plafonnement de la rente des énergéticiens. Dès que les énergéticiens vendent au-delà d’un prix fixé par l'État, la rente est directement captée par le gouvernement et reversée dans les dispositifs d’aides.

Sur un an, l’Hexagone arbore le taux d'inflation le plus bas de la zone euro. 

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