"Les factures passent de 1600 euros à 7 ou 8000 euros. C’est insupportable". Vincent Recoules, maire de Valderiès dans le Tarn, estime que l'État remplit ses caisses scandaleusement sur le dos des Français. Et pourtant, le gouvernement a mis en place des aides pour aider les entreprises.
Le maire de la commune rurale de Valderiès dans le Tarn tire la sonnette d'alarme. Vincent Recoules estime que la situation est dramatique.
Les commerçants et artisans de ce village de 840 habitants risquent d'être obligés de "mettre la clé sous la porte et procéder à des licenciements car ils ne peuvent plus faire face à la hausse colossale du prix de l'énergie".
Vincent Recoules considère que les collectivités ont été mises devant le fait accompli par rapport à cette augmentation de l’énergie. "À l’époque, dans ma commune, les commerçants et les artisans ont signé des contrats qui étaient indexés sur le prix du marché et en réalité, aujourd’hui, ils se retrouvent avec des factures d’électricité qu’ils ne pourront jamais honorer".
Dans leurs prévisions budgétaires et dans le fonctionnement de leur structure, les commerçants de Valderiès "n’avaient pas budgété des dépenses d’énergie à un niveau aussi élevé".
Techniquement, il y avait le marché régulé par EDF à environ 42 euros le Mégawatt-heure (MWh) et aujourd’hui, lorsqu'ils doivent renouveler leurs contrats au prix du marché, ça peut monter entre 260 et 450 euros le MWh. Les factures passent de 1600 euros à 7 ou 8000 euros. C’est insupportable.
Vincent Recoules, maire de Valderiès
Les tarifs seront multipliés par 4 voir plus
Le maire de la commune a la même problématique pour gérer ses infrastructures. "Ça explose", précise-t-il, "aujourd’hui, tout mon budget va partir dans l’énergie, pour éclairer le stade, c’est plus de 45 euros de l’heure. Ce n’est pas tenable".
Selon lui, le prix du marché est fixé par le régulateur d’énergie, basé sur le prix de production le plus cher du marché en ce moment qui est le gaz.
"On a fait des investissements en 2016 et 2017 sur des chaudières à gaz tout neuve et aujourd’hui, on m’explique que dans les années à venir, les tarifs seront multiplié par 4 voir plus. J’ai actuellement 5000 euros de gaz donc, multiplié par 4, cela fera 20.000 euros", souligne Vincent Recoules.
Sur la communauté de communes de Carmaux, on se pose la question si on va maintenir la piscine, le cinéma, ce n’est plus gérable.
Vincent Recoules, maire de Valderiès
De plus, le maire de Valderiès pense que "l’État devrait faire comme en Espagne ou dans d’autre pays, qu’il sorte de ce système où le prix de l’énergie est régulé sur le prix du gaz qui ne fait qu'augmenter".
Depuis la crise, le prix du MWh est passé de 80 à 300 euros selon la fluctuation du marché.
Sur les factures d’électricité, 4 taxes sont appliquées dont la Contribution au service public de l'électricité (CSPE). Cette dernière est perçue pour le compte des Douanes et intégrée en tant que recette au budget de l’État.
Pour Vincent Recoules, l'État ne change pas de système "puisqu’il récupère de l’argent sur ce qui dépasse" via la taxe.
Une partie de la différence, c’est l’État qui la prend et il se sert de ça pour se renflouer sur le fameux quoi qu’il en coûte quand il a dépensé tout le pognon.
Vincent Recoules, maire de Valderiès
Mesures de soutien aux entreprises
Afin de soutenir les entreprises, les collectivités et les associations, le gouvernement a mis en place en juillet 2022 une aide pour les entreprises les plus consommatrices de gaz et d'électricité. Dans le cadre du plan de résilience économique et sociale, les critères relatifs à l'obtention de cette aide viennent d'être simplifiés.
Mesures de soutien, bouclier tarifaire, guichet d'aide au paiement des factures de gaz et d'électricité, le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique s'emploie tant bien que mal à aider les Français dans cette crise.