Plusieurs membres de l’opposition de l’agglomération d'Albi se sont rassemblés en collectif. Ils font bloc contre le projet de construction de deux piscines qui pourraient être chauffées l’hiver. Une décision adoptée en juin dernier par l’agglomération et décriée depuis.
Un bassin nordique, c’est “une piscine à ciel ouvert chauffée dans laquelle on peut se baigner pendant l’hiver”. C’est en tous cas la définition donnée par le Collectif pour Albi au sujet des chantiers lancés par l’agglomération albigeoise pour la construction de deux infrastructures nordiques à Albi et Saint-Juéry.
Opposé à ce projet, le Collectif pour Albi, initialement composé de membres de l’opposition qui revendiquent 40% des voix lors des dernières municipales, dénonce “une aberration écologique”. Une pétition pour demander l’arrêt des chantiers vient tout juste d’être lancée par les détracteurs.
Une décision “légale mais illégitime”
L’argument phare des anti bassins réside dans le fait que l’agglomération albigeoise serait “passée en force” pour obtenir le feu vert des élus et lancer le projet. “Le premier élément de démocratie, à savoir fournir toutes les informations sur le dossier, n’est pas rappelé lors du conseil du 28 juin dernier”, dénonce le Collectif pour Albi. “Lors du vote, les conseillers n’ont pas eu accès aux études du dossier”. Selon un membre du collectif, “cette décision est donc légale, mais illégitime”.
Au moment du vote, aucun conseiller votant n’avait eu connaissance des études
Le Collectif pour Albi
“Les maires des communes ont fini par y avoir accès au mois d’octobre, alors que la délibération remonte au mois de juin.” "Il a fallu six mois pour qu’on arrive à avoir quelque chose”, dénonce le Collectif pour Albi.
Incertitude sur l’impact écologique des bassins nordiques
Si le vote est remis en question par le collectif, un autre point nourrit également l’opposition au projet. Le Collectif pour Albi assure que l’agglomération albigeoise n’a pas mené d’études alternatives avant d’entériner la construction des bassins nordiques dans la région. “Si l’objectif c’est d’apprendre à nager aux enfants, il faut d'abord étudier plusieurs alternatives”, explique le Collectif pour Albi.
Ce n’est pas parce qu’on a la majorité et qu’on représente les deux plus grosses villes de l’agglomération qu’on doit passer en force lorsque d’autres maires s’y opposent.
Le Collectif pour Albi
L’impact écologique d’un tel projet est aussi questionné par certains détracteurs. Si la France en compte 200 aujourd’hui, et assure que ces bassins chauffés ne consomment pas plus que des piscines couvertes, certains s’interrogent sur l’intérêt des infrastructures. C’est notamment le cas de Jean-François Rochedreux, maire de Saliès dans le Grand Albigeois. Interrogé par France 3 Occitanie en octobre dernier, il a pointé du doigt l'intérêt de “construire des piscines dont on chauffe l’eau pour pouvoir se baigner en décembre”.
“Ce n’est pas parce qu’on a la majorité et qu’on représente les deux plus grosses villes de l’agglomération qu’on doit passer en force lorsque d’autres maires s’y opposent”, achève le Collectif. Contactée à ce sujet, la mairie d’Albi n'a pas encore donné suite à nos sollicitations. Selon nos informations, une conférence de presse sur le sujet des bassins nordiques devrait se tenir la semaine prochaine.