Après les oiseaux et les insectes, la mairie d’Albi dans le Tran se lance dans le recensement des espèces de reptiles sur son territoire. Un inventaire mené avec la Ligue de Protection des Oiseaux, et qui se déroule sur un an.
Pour observer la faune, il suffit parfois de regarder sous nos pieds. Lézards, couleuvres et autres petits reptiles établissent leurs nids dans les espaces verts des zones urbaines. La préfecture du Tarn, Albi ne fait pas exception à la règle.
En 2015, 72 espèces d’oiseaux avaient été recensées dans un petit guide, pour éclairer les plus curieux dans leurs observations. L’idée d’un inventaire sur les serpents notamment germait depuis quelques mois dans la tête de Bruno Lailheugue, vétérinaire et adjoint à la biodiversité à la mairie d'Albi.
Les reptiles, même en zone urbaine, sont très importants pour la biodiversité. Ils font partie de la chaîne alimentaire, ils régulent les populations de rongeurs par exemple.
Des nids artificiels
Comment observer ces petits animaux, si rapides et discrets ? En leur donnant un point de rendez-vous. Ou plutôt 27, comme autant de plaques en caoutchouc disséminées dans six espaces verts de la ville par la Ligue de Protection des Oiseaux. On les trouve le long de la voie ferrée, ou sur la plaine de la Guitardié. Bruno Lailheugue l'explique : "C'est un protocole utilisé au niveau national par la LPO. Ces plaques servent de nids à ces petits vertébrés à sang froid, qui peuvent s’y glisser pour s'y réfugier. Ensuite, tous les 15 jours, des équipes viennent les soulever pour faire un état des lieux de la population et des différentes espèces présentes sur le secteur."Sur la trace d'une espèce protégée
Lancée en juin 2020, l'expérience s'étend sur un an. Si pour l'heure quelques espèces de lézards et couleuvres ont été répertoriées, la mairie et la LPO espèrent en recenser une douzaine. Reste à savoir s'il sera possible de dénicher la vipère aspic, une espèce protégée, très discrète. "On sait qu'elle est là, commente Bruno Lailheugue, des équipes de la LPO l'ont observé il y a deux ans en périphérie de la ville. Mais elle est tellement craintive que c'est très difficile de suivre sa trace."Qu'elle soit de nouveau observée ou non, la vipère aspic sera présente dans le guide édité par la ville, qui devrait être publié à la rentrée : "Le guide sortira avant la fin de l'inventaire, poursuit l'adjoint à la biodiversité. Les données sur les reptiles, on les a déjà via l'Office français de la biodiversité. Ce recensement, c'est pour faire un état des lieux sur le terrain, et dresser des enjeux d'entretien et de mise en avant des espaces verts de la ville."