Dans le Tarn, les médecins de la clinique Claude Bernard sont très inquiets sur la situation de leur établissement. Le service des urgences est en sursis et le service du bloc opératoire sera réorganisé pour plus de rentabilité. La direction évoque de nouvelles façons de travailler.
La clinique Claude Bernard est-elle en difficulté ? Le service des urgences est en souffrance et des changements sont à prévoir au bloc opératoire. La direction évoque de nouvelles façons de travailler
"Il y aura un tsunami"
Il y a des rencontres dont on se passerait bien. Le docteur Marc Fresco en a fait les frais. Ce chirurgien esthétique, qui exerce à la clinique Claude Bernard a récemment rencontré un dirigeant du groupe Elsan, propriétaire de l’établissement. Et la rencontre ne s’est pas bien passée.
"Il m'a expliqué qu'il y aurait un tsunami, il a bien prononcé ce mot de tsunami, que tout changerait au sein de la clinique", raconte Marc Fresco. "Et en ce qui me concerne moi, je ne pourrai plus pratiquer, comme je le fais depuis 30 ans, mes anesthésies locales au bloc opératoire Quant aux patients, c'était mon problème".
Des ajustements selon la direction
Le chirurgien esthétique s'est même entendu dire que les interventions au bloc sous anesthésie locale ne seraient pas assez rentables. L'objectif serait-il purement économique ? La direction préfère parler d’ajustements.
"On souhaite adapter les organisations pour libérer des vacations au sein du bloc opératoire et développer d'autres activités", explique Sandrine Joonnekin, directrice de la clinique Claude Bernard. "Certes, on remet en cause certaines habitudes mais aujourd'hui il est nécessaire d'avoir le bon patient au bon endroit".
Le conseil de l'ordre inquiet
Autre grief : dorénavant les grosses interventions chirurgicales ne seront plus pratiquées le vendredi : "ils veulent que la clinique soit déserte le week-end pour réduire le personnel" affirme le docteur Fresco. "Donc forcément ça implique plus d'opérations lourdes le vendredi".
Une situation qui inquiète le conseil de l’ordre : "Les urgences qui pourraient fermer, le bloc qui change d'orientation même si on peut comprendre qu'on doive revoir les frais", admet Etienne Moulin, président du conseil de l'ordre des médecins du Tarn. "Mais dans un dialogue, pas de manière aussi abrupte".
Concernant les urgences, la direction se dit déterminée à maintenir le service après le 31 mars, sans plus de précision.