Après la sécheresse record de 2022, les JA et la FDSEA du Tarn se sont rassemblés devant la Direction Départementale des Territoires à Albi. Ils demandent aux autorités d'accélérer le versement de leurs indemnités lié aux pertes de rendements.
Le rendez-vous était donné à 21h30. Organisée conjointement par les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA du Tarn, la manifestation est "un premier avertissement" selon les mots des syndicats.
L'objet de leur colère : la lenteur administrative pour obtenir le versement d'aides liées aux pertes de rendements dues à la sécheresse de cet été 2022.
Ces indemnités sont comprises dans le régime des calamités agricoles. Il vise à assurer aux exploitations agricoles qui ont subi une perte de récolte ou une perte de fonds d’origine climatique et qui remplissent les conditions d’éligibilité, une indemnisation financée par le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA).
Prise de décision tardive
Problème : pour statuer ce régime de calamité agricole dans le Tarn, la DDT doit visiter une trentaine d'exploitations concernées. Selon les agriculteurs rassemblées devant les locaux, la décision "ne sera pas prise avant janvier 2023 et les indemnités ne seront pas versées avant l'été prochain."
2022 est l'année de trop, certains vont mettre la clef sous la porte.
Christopher Régis, président des JA 81
Impossible de tenir jusque là : "les stocks sont au plus mal. Si nous n'avons pas d'aides avant la fin de l'année, beaucoup d'agriculteurs auront la corde au cou" s'alarme Christopher Régis, président de Jeunes Agriculteurs du Tarn.
Équilibre précaire
La gestion d'une exploitation agricole se complexifie de jour en jour pour les dizaines de manifestants présents ce lundi soir devant la DDT.
"Nous sommes là pour faire bouger les autorités sur le dossier calamités mais pas que, il faut que le reste soit considéré aussi" s'agace Philippe Jougla, président de la FDSE du Tarn. "Nous avons connus quatre années dramatiques : 1976, 1989, 2003 et 2022. Et la dernière s'annonce comme la pire de toute."
Autre raison pour laquelle les éleveurs veulent une indemnisation le plus rapidement possible : "l'enjeu est de savoir s'il faut vendre des animaux ou acheter du fourrage supplémentaire pour passer l'hiver. Actuellement je n'en ai pas assez pour nourrir mes bêtes jusqu'au 15 avril. Et je dois savoir quoi faire avant de rentrer mes animaux en stabulation" détaille M. Jougla.
Lueur d'espoir
Les syndicats agricoles du Tarn restent mobilisés. Suite à leur action d'hier, ils ont obtenu deux réponses des autorités. La première est que la DDT va mettre en place des enquêtes de terrain dès ce 7 septembre, au rythme d'un jour par semaine.
La seconde, qui donne de l'espoir, est que la commission nationale pour les calamités agricoles qui se réunira le 19 octobre au ministère de l'Agriculture à Paris pourrait décider du versement d'avances sur les aides promises. Une potentielle bulle d'oxygène financière que tous espèrent dans les exploitations tarnaises.