Les précipitations de ces dernières semaines n'ont pas suffit à inverser la tendance, le Tarn manque d'eau. Trois lacs du département sont actuellement interdits à la pratique de la pêche, jusqu'au 20 avril minimum.
La situation est symptomatique de la sécheresse hivernale qui a touché la France cette année. Et la situation ne s'améliore pas avec l'arrivée du printemps.
Les niveaux de plusieurs lacs du Tarn sont bas, trop bas pour permettre aux pêcheurs d'y jeter leurs lignes sans mettre en péril l'écosystème de ces points d'eau. "Je n'avais jamais connu un tel niveau à cette période de l'année", se désole Jean Boyer, président de la fédération de pêche du Tarn.
Jusqu'au 20 avril minimum, les lacs de la Bancalié, Fourrogues et Saint-Géraud sont fermés, a précisé la Fédération de pêche du Tarn dans un communiqué. Une décision prise en considération de "l'impact des conditions hydrologiques sur la mortalité et la reproduction piscicole. Mais aussi l'impact potentiel des prélèvements halieutiques dans les conditions actuelles".
L'arrêté, pris par le Préfet du Tarn, vient en réponse aux taux inquiétants de remplissage de ces lacs. Au 3 avril 2023, le lac de la Bancalié n'était rempli qu'à 54%, et 64% pour Fourrogues. La situation la plus critique concerne celui de Saint-Géraud, dont le taux de remplissage ne dépasse pas les 45%.
Un risque pour la reproduction des espèces
Si la pêche est interdite c'est avant tout pour préserver les populations de carnassiers présentes dans ces lacs. "On entre dans la saison de reproduction, explique Jean Boyer. Les poissons sont regroupés dans des petites poches d'eau, c'est une situation déjà critique pour certaines espèces."
Si les conditions restaient identiques dans les prochaines semaines, "les brochets ne pourraient pas se reproduire, ils ont besoin de plus de surface", détaille le président de la fédération.
L'ouverture de la pêche au carnassier incertaine
Pour le moment l'ouverture de la pêche au carnassier est toujours prévue le 29 avril prochain. "Mais il va falloir qu'il pleuve", prévient Jean Boyer. Les 16.000 adhérents du Tarn ne savent donc pas encore s'ils pourront ressortir leur matériel dans les prochaines semaines.