On attendait une annonce concrète de l’Etat, mais aucune solution pour satisfaire les besoins en eau de la vallée du Tescou dans le Tarn n’est sortie de la réunion qui s’est tenue lundi 29 mars. Retour à la case départ ? L'Etat décrit au contraire "une grande avancée".
Visiblement les membres engagés dans l’instance de co-construction (ICC) du projet de territoire du bassin versant du Tescou (Tarn) ont du mal à accorder leur violon. A l’issue d’une réunion qui s’est déroulée mardi 29 mars avec les différents partenaires, élus, agriculteurs et associations de protection de l’environnement, la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, n’a pas fait d’annonce. Aucune solution concrète n’a été proposée pour répondre aux besoins en eau de la vallée du Tescou. Seule certitude, le bouquet de projets étudié s’appuie sur un volume de besoin en eau équivalent à 473 000 m3.
Comme un air de déjà-vu. Cinq ans après l’abandon du projet de barrage de Sivens et quatre ans après la mise en place du projet de territoire par l’Etat, le protocole proposé en décembre dernier avait déjà été rejeté. Mais la secrétaire d’état chargée de la biodiversité et la préfète du Tarn, Catherine Ferrier, ne partagent pas cette idée d’un éventuel "retour à la case départ". Lors d’une conférence de presse, la membre du gouvernement de Jean Castex a expliqué le nouveau dispositif et il semblerait que l’Etat redonne la main aux collectivités locales dans ce dossier.
Toujours pas de consensus
Bérangère Abba, a rappelé le positionnement de l’Etat dans ce dossier. "Nous n’avons pas trouvé de consensus en décembre dernier, il y a des étapes à franchir. La crise nous invite à nous affranchir des caricatures où les enjeux enjeux environnementaux et agricoles ne seraient pas compatibles. La preuve, le temps est venu de réinstaller ce dialogue".
Hors de question donc de passer en force : "on n'oublie pas le drame qui a marqué ce territoire avec la mort de Rémi Fraisse, on doit dessiner des solutions équilibrées entre enjeux économiques agricoles et environnementaux. On doit respecter les zones humides et avoir une gestion qualitative de l’eau en fonction de la ressource et non du besoin pour un projet de territoire fort" a rappelé la secrétaire d'Etat.
Création d’un syndicat mixte
Un projet de territoire fort dans un esprit de responsabilités partagées avec la création d’un syndicat mixte par les collectivités locales. Un maître d’ouvrage qui devra étudier techniquement et financièrement chaque projet tout en connaissant leur impact sur l’environnement. C’est une nouvelle phase qui s’ouvre pour la préfète : "aller dans le concret, on n’est pas loin de la définition d’un projet de territoire".
Des études opérationnelles qui devraient être connues d’ici la fin de l’année. "Les scénarios alternatifs sont également observés", rappelle Bérangère Abba. "Les discussions avec l’instance de co-construction, l’ICC, sont maintenues" rajoute la membre du gouvernement. L’Etat accompagnera le financement de ces études au travers des services de l’Etat et de l’Agence de l’eau.
Cartographie "plus fine" des zones humides de la vallée du Tecsou.
En parallèle de la création de ce syndicat mixte, l’Etat va prendre en charge des études d’impact sur les zones humides. Un point sera effectué tous les trois mois. Cette cartographie fine des zones humides devrait être effective dans les prochains mois avec la volonté de montrer la richesse environnementale. Les études seront financées à hauteur de 50 000 euros.
"Les projets doivent respecter les enjeux environnementaux et la gestion de ressource en eau, l’Etat interviendra, sur un bouquet de projet proposé, on va trouver une solution", assure la secrétaire d'Etat.
Un médiateur pour arrondir les angles
L’Etat a demandé à la préfecture du Tarn de nommer une ou un médiateur afin que toutes les parties présentes dans ce dossier soient entendues. Une médiatrice avait déjà été désignée lors de la mise en place du projet de territoire, il semblerait qu’elle ne soit plus invitée dans les débats.
Les études menées depuis 4 ans ont déjà coûté plus de 900 000 euros et le flou demeure toujours sur la teneur des différents projets qui pourraient répondre aux besoins en eau dans la vallée du Tescou.