Le vendredi 4 novembre, pendant les vacances scolaires, des croix gammées et celtiques ont été taguées sur un mur devant l’entrée de la cité scolaire Bellevue à Albi et sur un abribus. "Des faits qui ne sont pas nouveaux" pour le syndicat FSU81. L'organisation dit alerter les pouvoirs publics depuis plus d'un an, en vain. Un collectif appelle à un rassemblement mardi 15 novembre.
Croix gammée et celtique, des inscriptions comme "Poutine reviens", "FAF", "justice pour Lola" ou encore "Fuck LGBT ", ont été taguées sur le mur jouxtant l’entrée du lycée Bellevue et sur un abribus la semaine dernière, pendant les vacances scolaires.
Depuis les agents de la ville d'Albi ont recouvert de peinture blanche ces tags racistes, xénophobes et anti LGBT.
Plusieurs organisations syndicales se disent "extrêmement inquiètes". Des faits qui ne sont pas nouveaux pour Benoît Foucambert, secrétaire du syndicat FSU81 qui dit alerter depuis plus d’un an les pouvoirs publics.
A Albi, depuis deux ans, on a la présence d’un groupuscule d’extrême droite qui distribue des tracts devant les établissements scolaires. Pendant les vacances de la Toussaint, l’an dernier les murs du collège Jean-Jaurès avaient été tagués, des inscriptions du genre la "France aux Français".
Benoît Foucambert, secrétaire de la FSU 81
Le groupe Patria Albigés
Selon Benoît Foucambert, ce groupuscule d’extrême droite effectue des campagnes massives de propagande, affichages, tracts, autocollants avec pour logo, un homme jeté depuis un hélicoptère, en référence aux forces spéciales latino-américaines.
Un groupe à l’idéologie raciste et homophobe et aux pratiques qui apparemment ne font pas mystère de ses agissements. Ils sont en effet présents sur les réseaux sociaux, diffusant des extraits vidéos de leur entraînement paramilitaire.
Comme Benoît Foucambert, d’autres organisations syndicales et associations s’inquiètent de la montée de ces actions au sein d’Albi.
Ces gens visent la jeunesse, les lycées et les étudiants de la faculté Champollion. Certains membres appartiennent au groupe des ultras du PSG ou sont des anciens membres de Génération identitaire.
Benoît Foucambert
La préfecture alertée
"Nous sommes extrêmement préoccupés", rajoute le syndicaliste.
"Nous avons alerté à quatre reprises la préfecture, réclamant dans ces courriers depuis plus d’un la dissolution de ce groupe. À Albi on sent qu’il y a quelque chose qui monte."
Marie-Christine Verdier-Jouclas, ex-députée du Tarn, s’était elle-même émue de la présence de ce groupuscule à Albi auprès du ministre de l’Intérieur, demandant sa dissolution.
Un collectif regroupant la LDH Tarn, Solidaires Tarn, CGT Tarn, FSU 81, NPA 81, la France Insoumise 81, et ADECR 81 s'est créé. Tous veulent alerter les pouvoirs publics sur cette situation et appellent à un rassemblement contre l’extrême droite, sur la place du Vigan, mardi 15 novembre à 18 heures.
"Il y a eu des agressions aussi sur des jeunes militants syndicaux qui ont déposé plainte, il y a une montée des pratiques violentes", rajoute Benoît Foucambert,
Ce mercredi 9 novembre, dans un tweet le préfet du Tarn a réagi à ces inscriptions qu'il dénonce. Des faits qui "doivent faire l’objet de signalements aux services de police et de dépôts de plainte systématiques".
Le proviseur n’a pas déposé plainte, les inscriptions ayant été faites sur un mur privé à côté du lycée.