L'Etat a décidé de débloquer une enveloppe exceptionnelle de 19 millions d'euros pour les marchands de journaux touchés par la crise sanitaire ainsi que par les difficultés de Presstalis. Une aide qui varie entre 1 500 et 3 000 euros selon les cas. Exemple à Albi, dans le Tarn.
C'est une profession touchée à double titre pendant la même période : les marchands de journaux français ont souffert de la crise sanitaire et du confinement mais également de la cessation de paiement de Presstalis, la principale entreprise de distribution de presse au numéro.
Installé dans une galerie commerciale à l'entrée d'Albi, Philippe Palma a perdu 80 % de son chiffre d'affaire au mois d'avril. Et même si la galerie accueille à nouveau des clients, ceux-ci sont beaucoup moins nombreux à venir au point presse. Un changement d'habitudes qui se solde par moins 10 % du chiffre d'affaire ces deux derniers mois.
C'est pour Philippe Palma et ses collègues que l'Etat a décidé de débloquer une aide exceptionnelle de 19 millions d'euros. Les marchands de journaux indépendants touchés par la crise sanitaire et les difficultés de l'ancien groupe de distribution de presse Presstalis vont toucher au moins 1 500 euros, selon un décret publié samedi au Journal officiel.
De 1 500 à 3 000 euros
L'objectif est de "garantir" la continuité de la distribution de la presse" en instituant une aide "pour les diffuseurs de presse qui font face à une situationd'urgence. Cette aide prendra la forme d'un versement unique de 1 500 euros notamment pour les kiosquiers, montant qui pourra être supérieur dans certaines villes : 2 000 euros par exemple à Ajaccio, Bordeaux, Nantes, Rennes, Toulouse, et... Albi. Et jusqu'à 3 000 euros à Lyon et Marseille.
Philippe Palma fait partie de ceux qui vont toucher 2 000 euros. Une aide bienvenue mais insuffisante, pour lui : "ça ne sera jamais suffisant par rapport au préjudice qu'on a eu", confie-t-il.
Certains marchands de journaux ne toucheront pas cette aide, et pour cause. La crise a inégalement touché le secteur : ceux qui proposaient déjà - avant la crise - une diversification de l'offre à côté de la presse s'en sont mieux sortis que leurs collègues.
C'est le cas de Stéphane Roger, gérant d'une maison de la presse à Albi également. Lui a vu son chiffre d'affaire décoller pendant la crise grâce à la vente de vin et de produits de téléphonie, notamment. Restés ouverts pendant le confinement, ces marchands de journaux multiservices ont été jugés comme "essentiels à la vie de la nation" et cette diversification a payé. "Pour certains, ça a été très dur mais nous, on a très bien travaillé pendant ces mois du Covid", reconnnaît-il.
Les moins chanceux des 1 700 marchands de journaux de la région Occitanie ont jusqu'au 15 décembre pour demander à bénéficier de cette aide exceptionnelle.
Voir le reportage de Robin Doreau et Véronique Galy, de France 3 Occitanie :