Après avoir failli disparaître, le castor d'Europe est de retour dans le Tarn. En quinze ans, il a colonisé une quarantaine de kilomètres le long des berges de la rivière. Espèce protégée, ce castor est placé sous la surveillance bienveillante des agents de l'OFB, la police de l'environnement.
C'est un fait avéré : dans le Tarn, le castor est bien présent sur les berges de la rivière du même nom. Cette espèce autochtone, qui a failli disparaître peu avant le début du XXème siècle, est de retour depuis une quinzaine d'années.
Elle fait l'objet d'une surveillance régulière et bienveillante de la part des agents de l'OFB, l'Office Français de la Biodiversité, parce qu'il s'agit d'une espèce protégée, même si l'animal reste très discret.
En effet, à l'exemple de Dimitri Puech, ces policiers de l'environnement ont une double casquette : ils sont aussi chargés de la surveillance des espèces animales protégées, et aujourd'hui, c'est le castor.
Il était au départ en amont du barrage du saut de Sabo à Saint-Juéry ; au fil des années, il a pu coloniser tout le cours d’eau jusqu’à Saint-Sulpice et voire même jusqu’aux portes de la Haute-Garonne. On a même des indices de sa présence sur l’Agoût.
Au bilan, en 15 ans le castor a colonisé quelque quarante kilomètres de rivière.
Chaque fois qu'ils patrouillent dans leur bateau, Dimitri et son collègue Jacques sont à l'affût de la moinde trace de cet herbivore.
Il y a quelques jours, ils en ont vite trouvée : un peuplier n'a pas résisté à la mâchoire du plus grand rongeur d'Europe et il s'est abattu au point que les branches de sa cîme trempent dans l'eau au bord de la rivière.
En effet le castor a la particularité d'apprécier tout spécialement le fait de manger, immergé dans son bain. Les peupliers mais également les saules : les dégâts causés par les castors sont impressionnants. Cependant ils présentent l'avantage de permettre la repousse d'arbres plus jeunes.
Le castor européen se plait dans le Tarn
Clairement, le castor européen s'est bien adapté aux berges du Tarn.
Il n'est pas en surpopulation, ça c'est sûr. Ce qu'on sait c'est qu'il est là, on sait qu'il se reproduit et qu'il y a certains petits groupes isolés. Il a un territoire qui est variable selon la ressource alimentaire, donc ça peut aller de 500 mètres de cours d'eau jusqu'à 3 kilomètres.
Le système dit du "piège vidéo" s'avère également très utile pour cette surveillance : des caméras sont installées au pied de certains arbres et elles se déclenchent au passage de ces gros rongeurs.
Comme ils se déplacent principalement la nuit, la qualité des images n'est pas très bonne, mais elle suffit à collecter des informations utiles pour l'OFB.
La semaine dernière, ce n'est pas un castor mais une loutre qui s'est retrouvée piégée par ces caméras. Rien de grave : elles remonteront quand-même à la banque de données de l'Office Français de la biodiversité, car la loutre fait partie elle aussi des espèces protégées.