Camille Tessier, agricultrice à Saint-Antonin-de-Lacalm dans le Tarn, élève des brebis, mais aussi et c'est plus inattendu, des dromadaires. Leur lait est utilisé pour fabriquer des savons qui seront commercialisés au printemps prochain.
Des dromadaires dans la forêt tarnaise, ce n’est pas tous les jours que l’on peut croiser ces animaux. Pourtant, à la ferme de Camille Tessier, le dromadaire fait bien partie du paysage. Depuis plusieurs mois, l'agricultrice élève ensemble des dromadaires et des… brebis.
C’est par le biais de connaissances que Camille Tessier a découvert l’élevage de dromadaires : « à force de parler, d’aller les voir sur leur exploitation. On s’est dit, pourquoi pas nous. » Il y a quelques mois, l’agricultrice s’est donc lancée dans l’aventure cameline. Si elle redoutait quelque peu la rencontre entre les deux animaux, finalement, tout cela s’est très bien passé : « Quand on a ramené les dromadaires, les brebis étaient dans la bergerie avec les agneaux, ils se sont regardé au-dessus les barrières mais il n’y a pas eu d’affolement. »
Les dromadaires sont des animaux qu’il faut découvrir dans le paysage agricole. Ils sont très adaptés au froid mais, demandent une attention particulière.
« Une cohabitation complémentaire »
En plus des dromadaires, l’éleveuse possède aussi une centaine de brebis du Roussillon qu’elle élève pour vendre leurs agneaux. Une drôle de cohabitation qui, d’après elle, fonctionne très bien, et serait même complémentaire : « les dromadaires mangent les raffuts des brebis. Ils cohabitent très bien ensemble. Certaines fois, il faut un peu courir mais ils se calment très vite.»
Les brebis ne mangent pas les chardons. Les dromadaires arrivent par-derrière et "hop hop hop" ils mangent tout.
Si à première vue, faire cohabiter des dromadaires et des brebis peut paraître étonnant, pour Camille Tessier, « les dromadaires ont toute leur place dans la vie paysanne. Ils ont beaucoup à offrir. Et leur lait est excellent pour la santé tant à boire que pour la peau. »
Des savons au lait de dromadaires
Le projet de l’éleveuse est justement d’utiliser le lait des dromadaires qui servira à la fabrication de savons. D’après elle, il aurait de nombreuses vertus : « il permet d’apaiser et d’hydrater naturellement la peau grâce à la lanoline qui est une substance présente naturellement dans le lait de dromadaires. »
C’est à côté de la bergerie, dans une salle encore en travaux, que Camille Tessier présentera ses savons à la vente. Aujourd’hui, ils sont toujours en phase de tests : « c’est une laborantine qui va saponifier pour moi, nous avons élaboré les recettes ensemble. » L’agricultrice tarnaise a déjà élaboré des échantillons testés et approuvés par ses proches : « j’ai eu quasiment que des bons retours notamment de personnes qui avaient des problèmes de peau comme du psoriasis ou de l'eczéma. »
Les dromadaires de l'élevage de Camille Tessier sont encore en phase de reproduction, leur gestation dure 11 mois. La première production de savon, elle, est prévue pour le printemps 2022.