La rivière Cérou, qui coule dans le Tarn, fait l’objet d’une nouvelle pollution chimique. Des hydrocarbures semblent avoir été rejetés dans la rivière. Une association environnementale lance un cri d’alerte pour dénoncer l'impact écologique durable de ces pollutions aquatiques.
Nicolas Lauriac et Michaël Chanet ne décolèrent pas. Avec une dizaine de membres de l'Association "Nature" dont ils sont respectivement président et vice-président, ils participent au nettoyage des berges de la rivière Cérou et de son lit, une heure par jour, toutes les semaines actuellement et principalement le week-end sur des évènements ouverts au public le reste de l'année. Suite aux fortes crues du mois de février, ils ont repéré des remontées d’hydrocarbures dans la rivière Cérou qui coule dans le département du Tarn.
Nicolas Lauriac, président de l'Association "Nature", très actif quotidiennement pour le nettoyage des berges et de la rivière, exprime son désarroi : "C’est une catastrophe écologique ! Il y a en permanence du plastique partout. Et en plus, récemment, on s’est aperçu que du pétrole sortait d’un talus. Des bidons ont dû être cachés dans le sol et abîmés par les crues, le contenu s’évacue maintenant dans le Cérou puis ça ira dans le Tarn".
C'est une catastrophe écologique, cela tue tout l'écosystème. Et puis c'est dangereux, du gaz s'échappe."
L’Office Français de la Biodiversité (OFB) s’est rendu sur place le 23 mars pour constater le signalement de pollution. Des échantillons ont été relevés et rendez-vous est pris pour le 25 mars avec l’OFB et le syndicat du Cérou vert pour déterminer l’origine de cette pollution et y remédier au plus vite.
«Les traces de pétrole sont partout et les odeurs sont si fortes qu’elles se font sentir jusqu’à la route", raconte Nicolas Lauriac. Il ajoute : "Avec l’ouverture de la pêche, des pêcheurs sont venus dans le coin. Mais étonnamment, personne n’a rien signalé avant nous. Difficile d’ignorer cette pollution pourtant, c’est visuel et c’est olfactif !"
Selon eux, les communes se déchargent de leur responsabilité, en sachant que les associations "feront le travail".
Ça dure depuis des années mais nous avons mis les « pieds dans le plat » et ça éclabousse ! Clairement, on dérange mais nous continuerons le combat quoiqu’il arrive!
Michaël Chanet poursuit : "C’est dramatique, on est en train de tout saccager. Et le pire, c’est que c’est juste l’un des problèmes à dénoncer. Depuis toujours, il y a des « vidanges clandestines », c’est à dire des rejets d’huile de vidange dans la rivière ».
Il n’y a plus d’usine dans ce secteur du Tarn mais il semblerait que certaines habitudes nocives pour l’environnement perdurent. Le « tout-à-la-rivière » demeure apparemment une pratique courante même si cela semble inconcevable en 2021.
L'association "Nature" a alerté le maire de la commune de Saint Benoit de Carmaux. Selon elle, l'élu n'a pour l'instant pas répondu à leur signalement.
« Le maire n’a pas enfilé ses bottes pour venir voir sur place. Il y a une mauvaise foi de la part de la commune qui ferme les yeux. Personne ne dit rien, personne ne fait rien ».
France 3 Occitanie a également sollicité le maire de Saint Benoit de Carmaux qui n'a pas fait de retour pour le moment.