Rien ne semble pouvoir arrêter la détermination des militants anti-A69, ni celle du promoteur du projet, Atosca. Les premiers ont réaffirmé, mercredi 5 juin 2024, leur intention de battre le pavé pendant trois jours au cours de ce week-end malgré l'interdiction de manifester. Le second assure que le chantier est dans les temps et avance coûte que coûte.
La manifestation est interdite ? "Peu importe !" clament les opposants au projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Au cours d'une conférence de presse, mercredi 5 juin, les militants anti A69 ont annoncé à nouveau leur détermination de se mobiliser massivement les 7, 8 et 9 juin prochains, et ce malgré l'interdiction de manifester décidée par les autorités.
La manifestation contre l'#A69 aura bien lieu !
— Les Soulèvements de la terre (@lessoulevements) June 4, 2024
En dépit de l'annonce de @GDarmanin de l'interdiction de la manif du 7 au 9 juin, des milliers de manifestants vont affluer et se rassembler massivement pour lutter contre l'#A69.
📣 Communiqué : https://t.co/9kLgC3yzM7
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Manifestation "festive, populaire et familiale"
Leur message reste le même. Pour le mouvement "Sans Bitume", la future autoroute A69 est "projet écocide et antisocial" qui menacerait les terres agricoles, les ressources en eau et aggraverait le réchauffement climatique.
"Cette interdiction est scandaleuse et irresponsable. C'est museler l'opposition dans un pays démocratique" s'insurge un porte-parole, rappelant la légitimité de leur contestation face à un "projet illégal".
Alors que les services de l'Etat mettent en avant la "radicalisation" de leur mouvement pour justifier l'interdiction, les opposants assurent que leur mobilisation au cours des trois jours sera "festive, populaire et familiale".
Les organisateurs espèrent, malgré les probables contrôles et barrages des forces de l'ordre, "plusieurs dizaines de milliers" de personnes au cours de ce week-end. "On n'est pas inquiets, les gens vont arriver à nous rejoindre quoi qu'il se passe" lancent-ils.
50% du budget du chantier dépensé
Un peu plus tard dans l'après-midi, autre ton et autre ambiance. Face à la presse, la société de concession du projet autoroutier présente l'avancée du chantier. Atosca assure que le timing est respecté malgré le contexte parfois violent rencontré sur le terrain. Plus de 50% du budget aurait déjà été utilisé et la majorité des ouvrages aurait pris forme.
"Le chantier bat son plein. C'est d'ailleurs la bonne période pour effectuer les terrassements. Sur les 450 millions d'euros de budget, nous avons déjà dépensé 230 millions. Nous avons entrepris les terrassements sur 80% des zones. 68% des ouvrages ont été engagés et 95% des déboisements ont été réalisés. Et nous avons entre 800 et 1000 personnes qui travaillent chaque jour sur le chantier", affirme Martial Gerlinger, directeur général d'Atosca.
Course contre le temps
Des chiffres que conteste le collectif La Voie Est Libre dans un document : "Seulement 39% de l’emprise est concernée réellement par des travaux de terrassement. Les expropriations sont loin d’être finalisées, bloquant plusieurs kilomètres d’emprise. De nombreux sites font ou vont faire l’objet de fouilles archéologiques. Les échangeurs sont loin d’être achevés. Les ouvrages d’art sont en retard avec à peine un tiers achevé ou en cours", estime-t-il dans ce document.
La bataille est désormais celle du temps. D'un côté, les pro autoroute A69 veulent finir le chantier au plus vite pour que l'A69 s'impose. De l'autre, les opposants veulent gagner du temps afin que la justice se prononce sur la légalité ou non de ce projet.