Une nouvelle cartographie des zones favorables au développement de l’éolien terrestre a été établie par les préfets de région. Celle de l'Occitanie fait vivement réagir Olivier Fabre, maire de Mazamet, car elle prévoit notamment le déploiement possible de deux champs d'éoliennes dans la Montagne Noire, dans le sud du Tarn.
La carte n'a pas encore été publiée mais elle suscite déjà de l'inquiétude dans le sud du Tarn. En effet, le maire de Mazamet, Olivier Fabre, a vivement réagi à la nouvelle cartographie des zones favorables au développement de l'éolien terrestre à laquelle il a eu accès : dans un message posté sur Facebook, il la relaie, tout comme son courrier adressé au préfet de Région. Il y indique que lors de la réunion organisée par la préfète du Tarn en décembre 2021, les élus avaient unanimement critiqué les projets d'implantation de nouvelles éoliennes dans le sud du département. Or selon cette nouvelle carte, deux lieux sont retenus : Noailhac et Boissezon.
"Ainsi on distingue dans le sud du Tarn deux taches vertes situées à Noilhac et Boissezon", écrit Olivier Fabre à Etienne Guyot, préfet de région, "qui sont en vue directe en plein axe panoramique, à moins de dix kilomètres à vol d'oiseau, du site médiéval d'Hautpoul, site touristique inscrit et aujourd'hui troisième site le plus visité du Tarn grâce à sa passerelle himalayenne".
"Absurdité énergétique"
Pour le maire de Mazamet, il s'agit purement et simplement d'un "massacre à grande échelle de la beauté de la France qui se prépare !"
Stop à cette absurdité énergétique et anti écologique qui ne crée aucun emploi local, pourrit la vie des gens, détruit la faune et la flore, pollue les sols, ne se recycle (quasiment) pas et qui produit très peu, obligeant à recourir aux énergies fossiles quand il n’y a pas de vent.
Olivier Fabre
Une des zones les plus ventées de France
Et l'élu n'est pas le seul à exprimer son hostilité. Nicolas Lassalle est agriculteur, éleveur de 500 vaches allaitantes dans le sud du Tarn. Un champ d'éoliennes se trouve déjà à proximité de son exploitation et il ne comprendrait pas que d'autres viennent s'y ajouter. "On a 26 éoliennes au sud, à un kilomètre de la ferme, des habitations et de gîtes et il y a eu un projet au nord, de 4 éoliennes à 500 mètres. Déjà, les éoliennes en place génèrent du bruit, nous perturbent. Les quatre en projet ont été refusées par une volonté locale des élus et des habitants. Le préfet a pris en considération ce refus sociétal et a prononcé un avis défavorable. Aujourd'hui, je trouve inacceptable que des promoteurs saisissent la justice, déplacent le problème sur un plan juridique contre la volonté des habitants". Alors, forcément, la perspective que d'autres projets voient le jour ne le fait pas sourire.
On est dans une zone qui est très favorable aux projets éoliens puisque c'est une des zones les plus ventées de France et ça attise la voracité des promoteurs parce qu'au- delà de 7 mètres/seconde de vent, les projets sont très rentables.
Nicolas Lassalle, agriculteur
Pour Patrice Lucchini, président de l'association Vent Mauvais, le problème, c'est la méthode. "On va donc décider que certains territoires seront dévolus aux éoliennes terrestres. Or, en ce qui concerne le nôtre, nous constatons déjà une saturation de l'espace, un nombre d'éoliennes très important, avec les nuisances, les conséquences très négatives sur la biodiversité, l'environnement et le paysage."
A l'heure actuelle, le département du Tarn est le troisième de la région Occitanie en terme de production d'énergie éolienne, après l'Aude et l'Hérault. Le maire de Mazamet Olivier Fabre a d'ailleurs pris attache avec son homologue de Carcassonne, Gérard Larrat, afin d'envisager une mobilisation commune.