Barrage de Sivens : statu quo et ultime réunion avant le 10 janvier

Ségolène Royal a annoncé vendredi la tenue d'une ultime réunion des acteurs du projet de barrage de Sivens avant le 10 janvier à Albi. Dans une interview accordée à la Dépêche du Midi, elle déclare que chacun doit prendre ses responsabilités et qu'elle ne compte pas s'éterniser sur ce dossier. 

Alors que les agriculteurs pro-barrage de Sivens ont planté vendredi un sapin devant la Préfecture du Tarn afin de dénoncer le retard pris dans le projet, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a annoncé la tenue d'une ultime réunion de l'ensemble des acteurs concernés par le dossier controversé du barrage de Sivens, dans le Tarn, avant le 10 janvier.

Remise du rapport des experts le 20 janvier

La ministre de l'Ecologie, qui a reçu successivement jeudi et vendredi les agriculteurs, les élus et les ONG environnementales, a précisé que les experts chargés de faire émerger une solution de compromis remettraient leur rapport définitif "vers le 20 janvier".
La réunion de janvier "sera la dernière. C'est la réunion de restitution qui devait avoir lieu jeudi. Vu les tensions sur le terrain, j'ai préféré recevoir séparément" les différents acteurs, a-t-elle expliqué. "Je voulais que les choses s'apaisent un peu".

Le département doit choisir

Les experts nommés après le décès de Rémi Fraisse, le jeune écologiste mortellement blessé le 26 octobre par une grenade offensive au cours
d'affrontements avec les forces de l'ordre à Sivens, "vont voir les gens individuellement et éventuellement collectivement" début janvier, a-t-elle expliqué. "Ils vont pouvoir répondre à toutes les questions avant de faire leur rapport définitif" et "il appartiendra au maître d'ouvrage, c'est-à-dire au département, de faire son choix".

Blocage des agriculteurs ?

Selon les ONG, qui espéraient une poursuite des pourparlers en janvier, les discussions piétinent.
"La position de la ministre est relativement bloquée", elle souhaite d'abord "l'évacuation" du site occupé par les opposants au barrage, a déclaré le président de France Nature Environnement (FNE), Denez L'Hostis, à l'issue de la rencontre avec Mme Royal. "Et ça, ce n'est pas possible pour nous".

Pour le porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, Ben Lefetey, "le processus de discussion, de dialogue a été rompu par la FNSEA qui refuse tout autre scénario qu'un barrage à Sivens, que le barrage initial". "Tant qu'ils refusent de discuter des autres scénarios, il sera difficile pour le ministère de poursuivre le processus", a-t-il ajouté.

Voir ici la déclaration de Ben Lefetey, sur le plateau du JT de France 3 Midi-Pyrénées, vendredi 19 décembre : 



"Chacun campe un peu sur ses positions", a reconnu Mme Royal. Elle estime cependant "qu'il y a quand même un effort pour essayer de comprendre les points de vue". "Il n'y a pas encore de consensus mais il n'y a pas de refus d'examiner les différents scénarios".

Dans une interview accordée samedi 20 décembre à nos confrères de La Dépêche du Midi, la ministre de l'Ecologie a ajouté que chacun devait prendre ses responsabilités et qu'elle ne comptait pas s'éterniser sur ce dossier.

Problème de maintien de l'ordre sur le site

De son côté, le président du Conseil Général du Tarn, Thierry Carcenac, a souhaité vendredi que le sort de la retenue d'eau de Sivens soit "tranché" début janvier, en invoquant "un problème de maintien de l'ordre" sur le site de la ZAD.
"Va-t-on avoir une concertation qui aboutira ? On ne le sait pas. Mais il faut que début janvier 2015, on puisse trancher et dire où l'on va", a dit M. Carcenac à la correspondante de l'AFP à Albi, de retour de Paris où il avait participé à une réunion avec la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal.

"On pourra peut-être adapter tout cela (le projet de retenue d'eau, ndlr) mais il faut faire quelque chose car la situation est invivable, nous avons un problème de maintien de l'ordre et sanitaire", a affirmé le sénateur socialiste, en référence à l'occupation du site de Sivens par des opposants au projet
qui y ont créé une "zone à défendre" (ZAD).
Les travaux de construction du barrage-réservoir de Sivens avaient été suspendus peu après la mort de l'écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre par une grenade offensive de la gendarmerie, au cours de violents affrontements entre opposants et forces de l'ordre.

Thierry Carcenac se sent conforté

Vendredi, M. Carcenac s'est senti "conforté" par l'exposé des cinq hypothèses présentées par les experts. Ils "reconnaissent et valident qu'il y a bien un besoin en eau sur le territoire. Cela me conforte sur le fait que ce que l'on avait voté n'est pas farfelu!", a-t-il dit.
Défendu par le département, le projet initial vise à créer une retenue d'eau d'1,5 million de m3. Mais il a déjà fait l'objet de nombreux recours en justice, notamment pour son coût et ses conséquences sur l'écosystème. Et la Commission européenne a annoncé fin novembre l'ouverture d'une procédure d'infraction contre la France pour non-respect de la législation européenne sur l'eau.

"Nous souhaitons que l'Etat retienne une solution dans les tout prochains jours, une solution qui, si elle ne devait pas faire l'unanimité, réponde aux besoins et aux attentes du plus grand nombre et permette de mobiliser les aides de l'Etat et de l'Europe", a dit M. Carcenac.
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