Autoroute A 69. Arrêt du projet pour les uns, poursuite des travaux et abattage des arbres pour les autres, réunion de la dernière chance

Deux réunions en huis clos se déroulent ce vendredi 13 octobre 2023 en sous-préfecture de Castres dans le Tarn. Dans le cadre du projet de l’autoroute A69 et à la demande du ministre chargé des Transports, les élus du territoire puis les associations opposées au chantier sont reçus. Objectifs : faire le point de situation sur l’avancement du projet et perspective. Une trentaine de personnes ont manifesté devant la préfecture en début d’après-midi.

La presse et le public n'étaient pas conviés. Le préfet de la région Occitanie et le préfet du Tarn ont réuni ce vendredi 13 octobre 2023  à la demande du ministre des Transports, les maires, les élus des territoires ainsi que les associations opposées au projet. Objectif : faire un point de situation sur l’avancement du projet et partager les perspectives.

Une réunion très importante pour tous. Une manière d’enfoncer le clou pour les parties prenantes et une grande avancée pour les maires et élus opposés au projet.

"Enfin une réunion !", s’exclame Didier Cujives, maire de la commune de Paulhac- Communauté de communes des Coteaux du Girou, "il n’y a jamais eu de réunions comme celle-ci. Il a fallu attendre 14 grévistes de la faim pour avoir une réunion et pouvoir engager une discussion. Nous sommes optimistes et avons véritablement la ferme intention de faire changer ce projet, qu'il s'arrête définitivement".

Une marque d’inquiétude demeure cependant pour certains élus. Avec la présence à l’extérieur de la sous-préfecture de maires de communes impactées par le chantier, mais qui n’ont pas été conviés à cette réunion.

Les élus favorables au projet ont fait leur entrée en sous-préfecture sous les huées et les sifflements d’une trentaine de manifestants, venus dénoncer ce projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres en s’écriant tous en chœur "No Macadam".

Le sénateur Philippe Foliot (Alliance centriste) a échangé avec les manifestants : "Vous pouvez manifester, nous ne changerons pas d’avis. Nous travaillons pour le désenclavement du territoire. Vous avez la contradiction de 50 000 habitants de ce bassin d’emploi", " C’est faux !", s’écrient alors les manifestants.

"Désenclaver le territoire et développement économique"

Pour le président de l’association des maires, Jean-Marc Ballaran, cette réunion est une façon de confirmer un fonctionnement démocratique. Sur 4000 à 5000 élus que compte le territoire, 20% se sont positionnés clairement en faveur du projet autoroutier. "L’essentiel dans ces signatures", précise l’élu,  "c’est que l’État a porté un projet, mené les concertations. Aujourd’hui, la décision de faire a été actée et la seule chose que demandent les élus, c’est que l’Etat tienne ses promesses et que la position démocratique soit mise en œuvre".

On attend que l’État confirme ses engagements, rajoute le maire de Mazamet, Olivier Fabre. "Pour un Mazamétain c’est 20 à 25 minutes de gain de temps pour aller à Toulouse. C’est quatre villages que l’on ne traversera plus, c'est plus de sécurité. Cela met le territoire Castres Mazamet dans une isochrone d’une heure autour de Toulouse qui est le cadre dans lequel toutes les villes moyennes peuvent se développer sur l’ex Midi-Pyrénées. On le voit avec Montauban, Albi, Carcassonne qui ont bénéficié d’un développement grâce à l’autoroute".

"Créer un électrochoc et arrêter ce projet"

Les journalistes de France 3 Tarn ont aussi rencontré trois maires opposés au projet d’autoroute, relativement optimiste sur la tenue de cette réunion.

Les élus, Patrick Plicque, maire de Verfeil, Didier Cujives, maire de la commune de Paulhac, maire de Saint-Pierre, expliquent leur combat au sein de la communauté de communes du Girou, qui "à l’unanimité s’est prononcée contre ce projet ". Mais à l’époque, précise le maire de Saint-Pierre "nous n’étions pas très nombreux. Cette mobilisation d’aujourd’hui, si elle avait eu lieu en 2009 quand le projet est sorti, peut-être que l’on n'en serait pas là".

"On vient dire avec beaucoup de force et détermination que cette autoroute est inutile. Il y a 14 ans ce n’était pas la même chose, aujourd’hui il fait 31° en octobre et on fait semblant qu’il ne se passe rien. Il faut une prise de conscience importante et on a envie de leur expliquer, créer un électrochoc et faire arrêter ce projet. Nous avons l’opinion publique avec nous sur cette affaire", rajoute Didier Cujives.

Le maire de Verfeil, Patrick Plicque, explique qu’entre-temps "l’État a imposé la loi Zan qui est la loi qui protège toutes les zones naturelles agricoles et on s’aperçoit que l’État s’en fout et construit une autoroute avec des hectares, des hectares de zones bitumées et c’est dommage. On est là aussi pour se battre, il faut changer, évoluer".

La députée de Haute-Garonne de LFI, Anne Stambach-Terrenoir, était plus mesurée sur les aboutissants de cette réunion. Elle avance l’argument que l’opposition est de plus en plus entendue. "Monsieur Olivier Faure pensait appeler un moratoire à ce projet. Il faut que l’on arrête les travaux, c'est ce que demandent les associations et les habitants. Nous demandons l’arrêt du projet pour réfléchir à des alternatives comme le propose La Voix est Libre".

Et puis il y a des élus qui n’étaient pas invités, mais qui ont tout de même tenu à faire acte de présence pour marquer leur opposition au projet de l’A69. C’est le cas de Françis Calmette, maire de Le Faget. Il dit être concerné par le projet," l’autoroute passe à 200 mètres du village. Nous n’avons pas été invités, car il n’y a pas de tracé de travaux sur la commune. Mais on va être impactés tous les jours par l’autoroute et la centrale d’enrobés qui va être à un kilomètre de nos écoles. Je suis inquiet car il y a des habitants qui pourraient quitter la commune en raison de ces nuisances".

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