Autoroute A69. "On habite ici pour la qualité de vie" : des riverains craignent les nuisances de deux centrales de fabrication de bitume

Pour la construction de l'A69, deux centrales de production d'enrobés doivent être temporairement implantées à Puylaurens et Villeneuve-lès-Lavaur dans le département du Tarn. Dans le secteur, les riverains s'inquiètent des nuisances possibles. Un collectif vient même d'être créé pour s'opposer à la construction de ces usines.

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Pour la construction de l'A69, deux centrales de production d'enrobés doivent être temporairement implantées à Puylaurens et Villeneuve-lès-Lavaur à la lisière du Tarn et de la Haute-Garonne. Dans le secteur, les riverains s'inquiètent des nuisances possibles. Un collectif vient même d'être créé pour s'opposer à la construction de ces usines.

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Un collectif de riverains de la futur A69 s'est créé pour dire son refus des centrales de production de bitume. ©FTV/Marie-Lou Robert

Une qualité de vie attaquée

Chargées de produire le revêtement des 53 kilomètres d’autoroute, elles doivent être opérationnelles entre 12 et 18 mois maximum, dont six mois de façon intensive début 2025, avant de disparaître. Les riverains craignent les nuisances sonores, olfactives et s'inquiètent pour leur santé. 

"On habite ici pour la qualité de vie, la qualité de la terre, la qualité du potager que je fais, pour tout cela, explique Isabelle Drouet-Baquet, habitante de Villeneuve-lès-Lavaur. Fondamentalement, la pollution, elle sera dans nos champs, dans nos maisons, sur nos corps, dans nos plantes, sur nos enfants, sur nous, sur l'avenir".

Ces centrales sont-elles polluantes ? Le directeur du chantier assure que toutes ces usines sont réglementées et contrôlées. "Toutes les fumées qui sortent sont traitées dans une centrale avec des dépoussiéreurs, des filtres qui permettent que la grande majorité des rejets de la cheminée soient de la vapeur d'eau, explique Hans Stoufs, directeur technique du chantier A69. Il y a quelques composés volatiles mais tout ça est très réglementé et contrôlé par des bureaux d'étude indépendants".

"On vérifie directement à la sortie de la centrale mais aussi autour parce qu'on fait des analyses de sols par exemple avant et après au niveau de la plateforme, poursuit le responsable des travaux. On a rencontré le collectif qui s'inquiétait de la qualité des sols autour donc on a convenu qu'on ferait aussi des essais autour et qu'on vérifierait bien après qu'il n'y ait pas de problème".

500.000 tonnes d'enrobé

La deuxième centrale sera implantée à Puylaurent. Au total 500.000 tonnes d'enrobé seront produits pour l'autoroute A69. "Les équipements industriels qu'on va implanter sur ces types de plateforme ont des équipements mobiles partout en France, qu'on déplace deux ou trois fois dans l'année des fois, poursuit Hans Stoufs. Et c'est des équipements pour lesquels on n'a pas de souci, c'est-à-dire qu'on n'a pas de problème de pollution parce qu'on fait des contrôles avant et après".

La semaine dernière, le concessionnaire a rencontré les membres du collectif "Lauragais sans bitume" mais n'a pas réussi à les convaincre. "Atosca, en nous expliquant que ce sont des usines provisoires amène à penser qu'effectivement on va subir pendant six mois des nuisances et puis on oubliera mais on voit bien que les nuisances sont à long terme", affirme Lucas Clouzeau du collectif "Lauragais sans bitume".

Le précédent Granague

Au cours des derniers mois, une autre usine à goudron avait fait parler d'elle un peu plus au nord, à Granague dans le département de Haute-Garonne. L'installation avait fait parler d'elle pour ses nuisances. Début juillet, la préfecture de Haute-Garonne avait publié un arrêté imposant à l'usine de goudron de respecter les normes olfactives et la sécurité incendie. Suite à une inspection le 8 juin, les services de l'État avaient détecté plusieurs anomalies et notamment le non-respect "des valeurs limites de débits d'odeurs des gaz émis à l'atmosphère", selon l'arrêté. Confirmant ainsi les préoccupations des habitants de Gragnague.

Pour ne pas revivre cette situation, le collectif Lauraguais sans bitume a prévu d'organiser de nouvelles réunions publiques dans le secteur, tout comme le concessionnaire. 

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