Depuis ce jeudi matin 7 heures, les forces de l'ordre interviennent pour déloger les écureuils montés dans les arbres pour protester contre l'A69 reliant Toulouse à Castres. Le périmètre a été bloqué pour éviter tout soutien et sécuriser le lieu assez difficile d'accès.2 écureuils ont été arrêtés et placés en garde à vue mais d'autres sont encore dans les arbres.
La future A69 reliant Toulouse à Castres n'est plus un projet mais bel et bien une réalité. Côté opposants, la mobilisation se poursuit. Depuis le 30 octobre, l'action se fait autour du camping des crêtes, sur la commune de Lacroisille (Tarn).
Ce jeudi 9 novembre, les écureuils ont vu arriver les forces de l'ordre. "On s'en doutait un peu car hier, nous les avons vus passer à trois reprises, ce qui n'est pas habituel." Sur place, Etienne Fauteux fait partie des activistes qui se relaient pour protester contre le chantier.
4 points de couchage dans les arbres centenaires
Situé en plein cœur du tracé, sur la commune de Lacroisille (Tarn) le lieu est déjà passablement défriché, à plus de 80% selon les données du concessionnaire Atosca. "Symboliquement, nous sommes sur ces arbres centenaires. Autour de nous, tout est défriché, déchiqueté, poursuit Etienne Fauteux. Il y a 3 gros arbres centenaires qui ont beaucoup de valeurs mais aussi d'autres chênes à côté qui ont entre 60 et 80 ans et qui vont être abattus. Ils sont arrivés, une bonne trentaine pour aller déloger ceux qui sont dans les arbres pour les protéger. En tout, il y a 4 points de couchage dans les arbres. Difficile d'en savoir plus car nous sommes tenus à distance depuis le camping des crêtes."
🔴👮 En ce moment : évacuation par les gendarmes des écureuils perchés à Lacroisille 🚨
— La Voie Est Libre (@LaVoieEstLibre_) November 9, 2023
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Sur place, les forces de l'ordre, constituées d'une unité spécialisée pour grimper dans les arbres, tentent donc de déloger les écureuils mais la tâche n'est pas aisée.
Une nouvelle technique pour déloger les écureuils
Depuis plusieurs jours, les militants se relaient pour occuper les arbres et retarder leur abattage. Grimper dans les arbres n'est pas aussi simple que l'on pourrait parfois le croire. Au début, ce sont des professionnels du Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA), dont sa figure de proue Thomas Brail, qui grimpaient. Désormais, ce sont de plus en plus des militants, absolument pas rompus à l'exercice, qui le font.
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D'autre part, le lieu de mobilisation est assez escarpé et difficile d'accès. "D'habitude, les forces de l'ordre viennent avec une nacelle pour nous déloger en descendant d'une corde tel Spiderman en nous attrapant par le haut. Là, ils ne pourront pas le faire et devront employer une autre technique depuis le bas des arbres."
L'opération sera donc plus longue que d'habitude. Pour l'heure, seuls 2 écureuils ont été délogés et placés en garde à vue pendant que les plus hauts ont pour l'instant échappé aux forces de l'ordre. Thomas Brail les a rejoints pour les soutenir. David Bobin de FRance 3 Occitanie Tarn a recueilli sa réaction.
La mobilisation évolue
Le camping des crêtes de Lacroisille a vu arriver de nouvelles personnes ces derniers jours. Si Thomas Brail n'est pas présent sur place, des nouveaux militants ont pris le relais. "Il n'y a pas d'autres lieux d'action et d'occupation pour l'instant même si d'autres abattages sont programmés d'ici le 15 novembre. Au début, c'était des pros du GNSA qui venaient et qui étaient formés. Maintenant ce sont des simples citoyens notamment des villes environnantes comme Lavaur qui viennent. Nous devons les former pour monter dans les arbres - ce qui prend à peu près une demi-journée - puis à se déplacer et à dormir dans les arbres, ce qui est beaucoup plus compliqué. Pas question de laisser monter comme ça des militants portés par la ferveur et l'adrénaline de l'action."
Quelques images de la formation à la grimpe d'arbres par les écureuils, ce dimanche 5 novembre, après un repas partagé au @labo_des_terres 🥗🍰
— Greenpeace Toulouse (@GreenpeaceTlse) November 6, 2023
À Gelis, Lacroisille, 43.5821500, 1.9178230" pic.twitter.com/HuL1w10bV7
Étienne Faucheux nous assure que sur place, tout se passe bien. "On discute avec les forces de l'ordre, on amène du café aux ouvriers du chantier qui n'y sont pour rien et qui souvent comprennent notre action. On est loin des images de violences parfois décrites dans les médias ou sur les réseaux sociaux."
Alors que le chantier avance, la lutte est en train de se restructurer, les opposants cherchent de nouvelles ressources pour tenter d'obtenir gain de cause. De chaque côté, on mise sur l'essoufflement de l'adversaire.