Un père et son fils ont été reconnus coupables d'escroquerie, ce mardi 25 juin 2024, par le tribunal de Castres dans le Tarn. Ils ont été condamnés pour avoir poussé des dizaines de victimes à investir dans une cryptomonnaie, le Bitcoin.
L'un, le fils, a écopé de deux ans de prison et 10.000 euros d'amende. L'autre, le père, a été jugé coupable de recel de faux en écriture et condamné à un an de prison ferme. Et les deux hommes vont aussi devoir rembourser leurs nombreuses victimes pour un montant total de 664.341 euros, selon le jugement rendu par le tribunal de Castres.
"Les rois de l'enfumage", selon le procureur
L'escroquerie consistait à faire miroiter de juteux investissements sur le Bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur est actuellement de 57.640 euros. Utilisant un mécanisme du type pyramide de Ponzi, Corentin Decaen rémunérait quand il n'avait plus d'autre option les premiers investisseurs grâce à l'argent escroqué aux suivants.
Le fils, âgé de 27 ans, a été mis en cause dans cette affaire pour avoir encaissé 170 chèques pour un montant total de 243.614 euros soutirés à ses victimes. Interdit bancaire à l'époque, il avait eu recours à l'aide de son père pour encaisser l'argent. Olivier Decaen avait alors monté une société baptisée Unicom pour faire fructifier l'escroquerie et encaisser les chèques. Ce qui avait valu au duo, le surnom de "rois de l'enfumage", par le procureur de la République de Castres lors de leur procès fin mai.
Grand train de vie et autres escroqueries
Résidant actuellement à Tahiti, Corentin Decaen n'a pas assisté à son procès qui s'est déroulé à la fin mai. Il n'était pas non plus représenté à l'audience. Selon les enquêteurs, à l'époque des faits, le fils avait un grand train de vie : il louait ainsi un manoir à 5500 euros/mois avec chauffeur, cuisinier et femme de ménage. "Il se levait à 14h, partait au travail à 17h et revenait à 19h", a témoigné devant les enquêteurs un de ses employés.
Dans ce dossier, Corentin Decaen était poursuivi pour d'autres escroqueries. Une société basée au Qatar, avec qui l'escroc avait passé contrat pour la gestion de son portefeuille, compte aussi parmi ses victimes. Un projet d'investissement dans des bracelets électroniques a également été mis à jour.
Coupables et condamnés
Ce mardi 25 juin 2024, le tribunal de Castres a donc rendu son jugement. Corentin Decaen, le fils, a été reconnu coupable d'escroquerie, de contrefaçon, d'abus de confiance, et de blanchiment. Il a été condamné à deux ans de prison et 10.000 euros d'amende.
Le père n'a été jugé coupable que de recel de faux en écriture et condamné à un an de prison ferme.
Les deux hommes devront par ailleurs rembourser l'ensemble de leurs victimes pour un montant total de 664.341 euros, rapporte l'AFP.