Après le décès, le 24 mai dernier, d'un jeune homme de 17 ans venu participer à une rave party dans la Montagne Noire, le Procureur de la République de Castres a ouvert une information judiciaire et recherche les organisateurs de la soirée.
Après l'ouverture d’une information judiciaire lundi 1er juin pour "trafic de stupéfiants et homicide volontaire par manquement manifeste à une obligation de prudence et de sécurité", Manuela Garnier, le procureur de la République de Castres a demandé aux gendarmes de Saint-Amans-Soult d'enquêter sur le décès d’un jeune homme de 17 ans et d'identifier les organisateurs d'une rave party au cours de laquelle il a trouvé la mort. Le jeune homme était en effet venu spécialement du Vaucluse avec des amis pour participer à ce rassemblement autour de sound-systems diffusant de la musique techno. Dimanche 24 mai, en milieu de journée, le jeune homme a été découvert inanimé dans une voiture à proximité de Lespinassière (Aude). Pour les secours, pompiers et Smur appelés sur place, le décès était intervenu plusieurs heures auparavant. L'overdose d'ecstasy et le mélange de plusieurs substances est l'hypothèse privilégiée par le médecin légiste qui a pratiqué l'autopsie du corps.
Fin mai, l'annonce - sur les réseaux sociaux - d'un teknival qui devait rassembler plusieurs dizaines de milliers de "teufers" a mobilisé les forces de gendarmerie de l'Aude et de l'Hérault pendant plusieurs nuits. Le détachement aérien de gendarmerie (DAG) de Toulouse a même assuré "une surveillance terrestre et aérienne" des sites exposés. Finalement, le teknival a été annulé mais les jeunes venus en nombre ont improvisé des "free party" de tailles plus modestes dans les environs. Les fêtes techno ne sont pas soumises à déclaration ou autorisation de la préfecture tant qu'elles ne dépassent pas les 500 participants.
C'est ainsi qu'à partir du vendredi 22 mai, des cortèges de voitures immatriculées dans toute la France et même venues d'autres pays européens mais aussi des camions transportant les sound systems ont circulé entre Albine (Tarn), Saint Pons de Thommières (Hérault) et Lespinassière (Aude) à la recherche d'un point de chute. Pour ce long week-end de pentecôte, les trois jours de fêtes techno ont été finalement organisés dans une clairière seulement accessible par une piste forestière au milieu de la montagne noire et à proximité des éoliennes de Sauveterre, aux confins du Tarn, de l’Aude et de l’Herault. Elles auraient rassemblé près d'un millier de jeunes.
Ce drame au cœur de la Montagne Noire met en lumière la situation problématique que connaissent les villages situés autour du col de Salettes et du Pic de Nore. Depuis le retour de conditions météo plus clémentes, des groupes de jeunes se réunissent quasiment tous les week end pour organiser des "free parties" dans le secteur. La clairière des éoliennes de Sauveterre, sur le plateau de Poumayrol a ainsi été choisie à plusieurs reprises. En effet, bien que ce soit une zone géographiquement retirée, elle est desservie par de larges pistes d'accès permettant l'installation et l'entretien des équipements électriques. Mais surtout, située aux limites administratives de deux régions (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) et de trois départements, ces zones posent des problèmes de coordination et de compétences aux services de l'Etat chargés de la surveillance du territoire.