Guerric Jehanno, le principal suspect dans l'affaire de la disparition d'Amandine Estrabaud, conteste sa mise en examen et son placement en détention provisoire. Il a saisi pour cela la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse qui a examiné sa demande mercredi 20 avril.
Jeudi 7 avril, Guerric Jehanno, un Roquecourbain de 28 ans a été arrêté par les gendarmes.
Le jeune homme est mis en examen le lendemain pour l'«enlèvement et séquestration» d'Amandine Estrabaud, disparue le 18 juin 2013. Il est immédiatement placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Seysses.
En 2013 déjà, cet ami du frère d'Amandine, maçon de profession, avait été placé en garde-à-vue. Il travaillait sur un chantier à proximité de la maison de la jeune femme, le jour de sa disparition. Mais Guerric Jehanno nie toute implication dans la disparition d'Amandine Estrabaud. Son avocat a d'ailleurs saisi la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse pour faire appel de cette détention provisoire et demander la nullité de la mise en examen.
L'audience, qui a eu lieu mercredi matin, était publique. La famille d'Amandine Estrabaud était présente, désireuse d'être confrontée au suspect. Car outre l'aspect "technique" de la requête, cette audience était aussi l'occasion de comprendre quel(s) élément(s) déterminant(s) a(ont) pu mener à cette nouvelle interpellation. Il apparaît que Guerric Jehanno ne peut expliquer un "trou" dans son emploi du temps du 18 mars 2013. Durant deux heures en effet, le jeune homme aurait pu - potentiellement - se retrouver seul. Ses collègues et lui avaient coulé une dalle de béton qui devait sécher durant deux heures. Le jeune homme se serait alors rendu seul sur un autre chantier dans ce laps de temps.
Deuxième élément important : le témoignage d'une voisine d'Amandine qui affirme avoir vu, le 18 juin 2013, un fourgon blanc devant la maison de la jeune femme et un homme habillé de vêtements de chantier. L'entreprise pour laquelle travaillait Guerric Johanno possédait plusieurs véhicules de ce type.
Enfin, la personnalité même du jeune homme a toujours intrigué les enquêteurs qui l'ont trouvé confus, se contredisant d'une déclaration à l'autre.
A l'audience ce matin, Guerric Johanno a continué à nier son implication dans la disparition d'Amandine Estrabaud. Et fait cette étrange déclaration : "Pour moi, je suis innocent".
Durant trois ans, 53 personnes ont été suspectées, dont 18 très sérieusement. Guerric Johanno faisait partie de ces dernières.
Une expertise de personnalité a été demandée. Concernant la requête du mis en examen, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse rendra sa décision demain, jeudi 21 avril.
Selon les enquêteurs, 53 personnes ont été suspectées, dont 18 très sérieusement. Guerric Johanno faisait partie de ces dernières.
Une expertise de personnalité a été demandée. Concernant la requête du mis en examen, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse rendra sa décision demain, jeudi 21 avril.
Voir ici le reportage de Sylvain Duchampt et Emmanuel Fillon, de France 3 Tarn :
Une mystérieuse disparition
Amandine Estrabaud n'a plus donné signe de vie depuis le 18 juin 2013. Ce jour-là, la jeune femme quitte le lycée de Castres où elle travaille comme assistante d'éducation pour regagner son pavillon situé dans la commune de Roquecourbe.Elle y vit depuis sa séparation d'avec son compagnon et vient de la mettre en vente.
Le lendemain, Inquiète de ne pas avoir de nouvelles alors qu'elles avaient toutes deux rendez-vous, sa mère se rend à son domicile. Elle trouve la porte de la maison grande ouverte, une paire de chaussures d'Amandine dans l'entrée et une boucle d'oreille dans l'allée menant à la maison. Elle donne l'alerte immédiatement. Les gendarmes déploient alors un important dispositif de recherches et qualifient cette disparition d'inquiétante.
Début juillet 2013, une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration" est ouverte.