INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES - Selon ses avocats, qui l'ont rencontrée pour la première fois ce jeudi, la mère d'élève qui a tué l'enseignante de sa fille vendredi à Albi, continue d'avoir des explications délirantes sur les raisons de son geste mais affirme ne pas avoir voulu tuer l'institutrice.
Rachida, 47 ans, est internée à l'hôpital du Bon Sauveur à Albi depuis près d'une semaine. Mise en examen pour assassinat après avoir porté un coup de couteau mortel à Fabienne Terral-Calvès, elle a été hospitalisée d'office sur ordre du parquet.
Pour la première fois, elle a reçu ce jeudi la visite de ses avocats, Maître Alexandre Martin et Maître Pauline Godet.
"Elle a des propos délirants sur la raison de son geste", confie Maître Martin à France 3 Midi-Pyrénées. Elle continue de croire que "l'institutrice disait du mal d'elle à sa fille et qu'on allait lui retirer son enfant le jour des vacances" (NDLR : vendredi, le jour où elle a tuée l'institutrice) confie l'avocat.
Pour l'avocat, "elle est en plein délire de persécution et explique son geste par la crainte absolue de se faire retirer sa fille". Guidée par cette idée obsessionnelle et "par une bouffée délirante paranoïaque" au moment des faits, Rachida a donc poignardé l'institutrice dans sa classe vendredi matin. Un geste dont elle mesure la gravité : "Elle dit : "je ne voulais pas la tuer", mais elle continue de penser qu'on allait lui prendre son enfant", explique Maître Martin.
Son avocat souligne qu'elle n'avait pas eu d'incident ou de discussion vive avec l'enseignante avant le jour des faits et que "c'est une femme bien, qui a été femme de ménage en Espagne puis en France et qui élève son enfant seule".
Les troubles psychiatriques graves dont souffre la mère de famille sont donc, selon son avocat, les seules raisons qui expliquent son geste. Il faudra cependant attendre les conclusions des experts qui ont été désignés pour cette théorie soit partagée par la justice.
Si cela est confirmé, Rachida devrait être déclarée pénalement irresponsable. Dans ce cas, la loi prévoit qu'elle ne peut pas être jugée mais une audience devant la Chambre de l'Instruction de la Cour d'Appel se déroulera à huis-clos en présence des parties civiles. Une audience au cours de laquelle les magistrats peuvent prendre des mesures concernant notamment la durée de son internement.