Le tribunal de commerce de Lyon s’est prononcé mercredi 28 décembre dans le projet de reprise de la Scopelec. Et c’est Circet, une entreprise appartenant au fonds d'investissement britannique ICG qui remporte la mise.
Coup dur pour les salariés de la Scopelec, l'entreprise du Tarn et spécialisée dans la fibre optique. Le projet de rachat qu’il soutenait n’a pas été retenu. Ce projet était basé également sur le modèle de la coopérative avec des salariés actionnaires. Il prévoyait de conserver 1500 emplois sur 2300.
Seulement voilà le tribunal de commerce de Lyon (Rhône) s’est prononcé en faveur de Circet, une entreprise appartenant au fonds d'investissement britannique ICG et qui prévoit la reprise de seulement 1 049 emplois. Sur le plan social ce n’est pas une bonne nouvelle, mais le tribunal de Commerce de Lyon a jugé ce projet plus fiable et solide financièrement.
Une mauvaise nouvelle pour les élus d'Occitanie
Dans un communiqué, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, déplore une mauvaise nouvelle pour l’emploi et pour la souveraineté économique.
"J’ai d’abord une pensée pour les 2 300 salariés qui ont lutté, pendant des mois, pour maintenir leur outil de travail au prix de gros efforts (…) La Région Occitanie, accompagnée par Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et PACA, avait décidé d’assurer un fort soutien financier, à hauteur de 2,5 M€, pour appuyer le projet de reprise de la nouvelle direction conduite par Carlos Verkaeren, un dirigeant expérimenté dans l’industrie. Ce projet prévoyait de préserver 1 457 emplois et de maintenir une activité dans l’économie sociale et solidaire en conservant le modèle coopératif. Nous pouvions alors maintenir cette entreprise référente de l’activité câbles et fibres dans le giron français, et contribuer ainsi à la souveraineté économique de notre pays. Le Tribunal de commerce de Lyon a décidé d’une autre issue, au détriment de l’emploi puisque l’offre retenue ne prévoit d’en maintenir que 1 049 ". Et de poursuivre "La Région Occitanie mettra tout en œuvre pour accompagner les salariés dans leur parcours, leur reconversion, afin de ne laisser personne sur le bord du chemin".
Même son de cloche du côté du Département du Tarn. Dans un communiqué, Christophe Ramond son président, dénonce le mauvais cadeau de Noël fait aux salariés de Scopelec
" Je suis terriblement déçu pour ces femmes et ces hommes qui ont eu le mérite, la volonté et le courage de vouloir poursuivre cette aventure humaine et sociale. C’est donc la mort du plus grand et ancien groupe coopératif français qui a été actée ce 28 décembre 2022.Scopelec n’aurait pas connu ce triste sort si Orange et son principal actionnaire, l’Etat, avaient apporté leur soutien et leur aide à cette entreprise au modèle vertueux. C’est un gâchis qui aurait pu être évité avec du volontarisme (… ) Je resterai attentif à l’évolution de la situation. Je demande dès aujourd’hui au groupe Circet de nous préciser leur engagement dans le département du Tarn et le maintien du siège social à Sorèze "
Plus grande coopérative de France
Plus gros groupe coopératif de France (quelque 2300 salariés en métropole et en Outre-mer et 475 millions d'€ de chiffre d'affaires en 2021), Scopelec est une société coopérative et participative (Scop), à savoir que ses salariés détiennent le capital (en l'occurrence 74,8%) et le pouvoir de décision.
Elle a été créée en 1973, la grande époque des coopératives ouvrières, à Revel (Haute-Garonne). Son siège a déménagé en 2021 à Sorèze, dans le Tarn.
Scopelec revendiquait jusqu'à 3500 salariés et le titre de "plus grande coopérative de France" avant de perdre un important marché de raccordement à la fibre optique pour le compte de l'opérateur téléphonique Orange en 2021. Un trou de 40% dans son chiffre d'affaires. Un coup dur qui a conduit l’entreprise à être placée en redressement judiciaire en septembre 2022.