Les sénateurs du Tarn, Thierry Carcenac (PS) et Philippe Bonnecarrère (UDI), mettent désormais en commun leurs réserves parlementaires. Les deux élus, aux étiquettes politiques différentes, veulent apporter plus de transparence et de règles dans l'attribution de ces subventions aux collectivités.
En ce début d'année, la petite commune de Brens, près de Gaillac, a décidé, en conseil municipal, d'acheter vidéos projecteurs, tableaux interactifs et PC portables afin de familiariser ses enfants en école maternelle et élémentaire avec l'enseignement numérique. L'investissement est lourd pour ce village de 2250 habitants : 8119.80 € au total. Le maire du village, Michel Terral, a donc sollicité les sénateurs du Tarn afin d'obtenir une aide financière de leur part de 3383 € au titre de la réserve parlementaire. Evénement exceptionnel : cette fois-ci, sa demande n'est pas faite au parlementaire de droite ou au parlementaire de gauche mais aux deux à la fois.
280 000 € de réserve parlementaire
Début décembre 2015, les sénateurs Thierry Carcenac (Parti Socialiste) et Philippe Bonnecarrère (UDI) indiquent, via un courrier commun envoyé à l'ensemble des collectivités tarnaises, que désormais "les demandes de subventions" seraient regroupées comme "les montants" de leurs réserves parlementaires attribués pour 2016. Une somme totale de 280 000 € (130 000 € du sénateur Carcenac, 150 000 € du sénateur Bonnecarrère) dorénavant cogérée par les deux élus.
Apporter plus de transparence
L'initiative n'est pas une première. Deux sénateurs de Haute-Vienne, également de sensibilité politique différente, ont adopté ce système au cours de l'année 2015.Philippe Bonnecarrère écarte toute idée de manigance politicienne derrière cette idée. "Nous savons que ces réserves parlementaires portent à polémique et sont appelées à disparaître, précise l'ancien maire d'Albi. Notre volonté commune est d'y apporter plus de transparence et des règles précises d'attribution".
Des subventions pour les seules communes
Ainsi, seules les communes bénéficieront de ces subventions. Les demandes des associations, parfois associées à du clientélisme, elles, seront définitivement écartées. L'affectation de la réserve parlementaire sera également choisie en fonction de trois priorités : l'accessibilité des bâtiments publics, le "petit" patrimoine et les équipements numériques des écoles.Des subventions indispensables
Dans un contexte où les dotations aux communes ne cessent de diminuer, ce recentrage parait essentiel aux deux sénateurs tarnais. "Sans les subventions issues des réserves parlementaires, de nombreuses petites communes ne peuvent pas réaliser certains investissements" rajoute Philippe Bonnecarrère. Depuis le début d'année, sur les 323 communes du Tarn, 74 ont déjà demandé à en bénéficier.Vidéo : le reportage de Sylvain Duchampt et Nathalie Fournis