Le Premier ministre Manuel Valls a expliqué à l'Assemblée nationale que le projet de barrage de Sivens dans le Tarn avait "respecté les procédures" et qu'il "appartenait" au conseil général du Tarn de décider d'une éventuelle évolution de ce projet contesté vivement depuis un an.
Le projet "est conduit depuis le début dans le respect des procédures prévues par le code de l'environnement", a déclaré M. Valls à l'Assemblée, en réponse à une question du coprésident des députés EELV, François de Rugy, sur la mort de Rémi Fraisse lors d'une manifestation il y a deux jours.
"C'est à la demande de l'Etat qu'un rapport d'expertises a été fait", a-t-il ajouté. "Ses conclusions visent à renforcer le volet environnemental, ne demandent pas l'arrêt du projet, ne demandent pas non plus le statu quo", a-t-il dit. Dans leur rapport publié lundi, les experts jugent le projet surdimensionné et regrettent que le choix d'un barrage en travers de la vallée ait été privilégié "sans réelle analyse des solutions alternatives possibles". Evoquant un "coût d'investissement élevé", ils évoquent aussi "un risque financier important" si le dossier est maintenu en l'état.
"Il appartient maintenant au conseil général du Tarn, à son président, qui est le maître d'ouvrage de se prononcer sur le sujet", a dit M. Valls.
Le chef de file du Front de gauche à l'Assemblée, André Chassaigne, a demandé mardi la suspension des travaux du barrage, "non seulement parce qu'il y a eu un drame mais aussi parce que c'est un projet disproportionné". "Il faut que le chantier s'arrête (...) Aux acteurs locaux ensuite de dialoguer et de discuter de la suite", a-t-il dit lors d'un point presse.
Depuis septembre, les députés européens José Bové (Europe Ecologie-Les Verts) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et une cinquantaine d'élus locaux ou régionaux demandent "l'arrêt immédiat" du chantier.