Un petit-fils, une grand-mère, de l'argent et un meurtre. Les faits remontent au 13 juin 2009. Renée Masclef, 85 ans, est retrouvée morte dans sa maison de Couffouleux (Tarn). Son petit-fils Aurélien, aujourd'hui âgé de 31 ans, est présumé coupable.
Le procès qui s'est ouvert ce matin à Albi est chargé d'émotion, sur fond de drame familial. Dans la salle d'audience, il y a d'un côté les parents de l'homme qui est jugé, parties civiles, et dans le box des accusés, Aurélien, leur fils, soupçonné d'avoir tué sa grand-mère.
Le 13 juin 2009, au petit matin, le corps sans vie d'une octogénaire est découvert dans son pavillon de Couffouleux, rue de Paradis. Son fils, Philippe Masclef, qui avait l'habitude de lui rendre visite deux fois par jour pour prendre de ses nouvelles. Il l'a découverte inanimée au sol, le corps tuméfié en partie brûlé, le visage et le crâne portant des traces de violence. Renée Masclef aurait succombé à plusieurs coups. Elle vivait seule depuis le décès de son conjoint mais ses voisins la connaissaient. Elle avait du mal à marcher et se promenait peu dans le village mais discutait souvent de jardin à jardin.
Très rapidement, l'enquête s'oriente vers un homicide. Moins de 48 heures après le drame, le meurtrier présumé est placé en garde à vue. Il s'agit du propre petit-fils de la victime de 85 ans, Aurélien Masclef, alors âgé de 27 ans, sans profession.
Le jeune homme avait pris l'habitude de réclamer de l'argent à sa grand-mère qui gardait d'importantes sommes d'argent liquide chez elle, de plusieurs milliers d'euros. Lors de sa garde à vue, il a avoué s'être rendue chez sa grand-mère ce jour-là. L'auteur de l'agression a simulé un cambriolage, laissant du désordre apparent dans la maison mais les enquêteurs ont très vite soupçonnés le petit-fils.
Les parents d'Aurélien, parties civiles, ont déclaré "toujours aimer leur fils"
Ce meurtre a brisé la famille. Le père d'Aurélien a perdu sa mère dans ce drame et, 4 ans après les faits, son fils se retrouve face aux jurés de la Cour d'assises du Tarn.
La qualification retenue par le parquet est l'"homicide volontaire aggravé par ascendant". Le meurtrier présumé encourt une peine de réclusion à perpétuité.
Une reconstitution avait eu lieu fin avril 2010, tentant d'éclaircir le déchaînement de violence ou bien s'il y a eu préméditation ou pas. La grand-mère aurait eu des "mots durs" d'après l'accusé et il aurait "vu rouge". Pour sa défense, maîtres Laurent Boguet et Nicolas Raynaud de Lage, expliquent que le drame n'est pas contesté par Aurélien Masclef.
Les parents du meurtrier présumé sont représentés par maitres Séverine Ahlsell de Toulza et Laurent Decaunes.
Cette première journée de procès s'est ouverte ce matin à 8h30. Les premiers débats doivent porter sur la personnalité d'Aurélien Masclef. Les audiences doivent se tenir jusqu'à mardi avec des plaidoiries et un délibéré prévu mercredi prochain.