Quelles suites pour le rapport très critique des experts sur le barrage de Sivens ?

Après les conclusions très critiques des experts mandatés par la ministre de l'environnement, le chantier du barrage de Sivens va-t-il se poursuivre ? Le président du conseil général du Tarn a annoncé pour le moment la suspension des travaux. Il a également déclaré qu'il tiendrait compte du rapport.

Les experts mandatés par le gouvernement ont rendus leurs conclusions ce lundi. Ils critiquen un projet surdimensionné, au coût d'investissement (8,4 millions d'euros) élevé. "Continuer sans rien changer est une erreur", a déclaré l'un d'eux, Nicolas Forray.
Retrouvez l'intégralité du rapport

Le rapport sur le barrage de Sivens publié par France_Info.fr

Difficile d'arrêter le chantier

Pour autant, malgré ces critiques "et quand bien même des recours contentieux sont en cours devant la juridiction administrative", le gouvernement peut difficilement décider d'arrêter ce chantier selon les experts. "Un arrêt pur et simple du chantier relève à ce stade de la seule décision du conseil général du Tarn, maître d’ouvrage. Une intervention ministérielle directe ordonnant l’arrêt, et demandée par certains, n’aurait pas de base légale. Les marchés ayant été passés avec les entreprises pour la réalisation du chantier."

Depuis des mois, le Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage, défend ce projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée, reconnu
d'"utilité publique" et "d'intérêt général". Mais lundi, son président socialiste, Thierry Carcenac, a dit accepter "les préconisations du rapport des experts" portant notamment "sur une nouvelle répartition de l'eau" et "une amélioration des mesures environnementales". "Mourir pour des idées, c'est une chose mais c'est quand même relativement stupide et bête. Mais je tiens à dire que je comprends et je me mets à la place des parents dans cette situation", a lancé l'élu devant la presse.

Des réactions très vives d'une ex-ministre de l'environnement et des écologistes

Plusieurs responsables politiques se sont déjà prononcés pour l'abandon pur et simple du projet, à l'instar de l'ancienne ministre de l'Écologie, Delphine Batho (PS). Dans un premier temps, elle avait "donné instruction au préfet du Tarn de ne pas l'autoriser en juin 2013 parce qu'il y a un avis défavorable du conseil national de la protection de la nature".Elle a expliqué sur France Info qu'elle  "avait mis en place un moratoire sur ce type de projet qui serait financé à hauteur de 4,25 millions d'euros par les agences de l'eau, soit, en fait, par tous les consommateurs d'eau. Jamais l'Etat n'aurait du donner son assentiment à ce genre de projet et il est encore temps de l'arrêter." Selon elle, le barrage de Sivens "ce n'est pas un ouvrage d'intérêt général" mais un ouvrage "fait pour une minorité de 23 irrigants".
Ont régi également la députée Cécile Duflot et le député européen José Bové, d'Europe Écologie-Les Verts (EELV). La secrétaire nationale de leur parti, Emmanuelle Cosse, a réclamé une "enquête exemplaire" et "l'arrêt immédiat des travaux". S'entêter dans la poursuite du projet de barrage "serait désormais irresponsable et dangereux", a conclu EELV dans un communiqué.

 

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