Il ressemble à un gros matou docile, mais le chat forestier, ou chat sauvage, reste un félin. Sa présence est aujourd'hui confirmée dans le département du Tarn. Peu connu du grand public, l'animal est en train de reconquérir des territoires partout en France.
Depuis juillet 2020, l’association Nature En Occitanie a lancé un programme d’étude sur le massif de la Montagne Noire à la recherche d’un petit félin discret et méconnu : le chat forestier, le felis silvestris silvestris.
Témoignages et suspicions
C'est à partir d'une photo prise en 2016, dans la montagne noire, qu'un groupe de passionnés s'est lancé à la recherche de ce chat sauvage. Plusieurs témoignages permettaient de penser que ce chat forestier était présent dans le département du Tarn.
Pour ce travail, un comité de naturalistes et de scientifiques régionaux compétents sur l’espèce a accompagné l’association régionale de protection de la nature.
Comment le reconnaître ?
Le chat forestier, ou chat sauvage est plus trapu que le chat domestique. Son pelage est fauve et gris, strié de rayures noires. Il affiche un poids moyen de 5 kg pour les mâles et 3,5 kg pour les femelles.
Sa queue est plus touffue et son extrémité plus arrondie que chez le chat domestique.
Longtemps chassé
Au début des années 1900, le félin vivait sur la majeure partie du territoire français. Depuis, son aire de répartition s’est réduite en raison de nombreuses menaces, comme la modification du paysage et le piégeage, car l'animal a longtemps été chassé pour sa fourrure.
Son caractère insaisissable a du reste alimenté des fantasmes très éloignés de la réalité. Le chat sauvage a ainsi longtemps traîné une mauvaise réputation de bête féroce et nuisible.
Ce petit félin autochtone français est désormais protégé.
Présence confirmée dans la montagne noire
Les chats forestiers seraient en augmentation en France depuis ces vingt dernières années. Les principales populations se trouvaient jusqu'à présent dans le quart Nord-Est de la France et dans les Pyrénées.
On sait maintenant que des individus ont élu domicile dans les massifs forestiers de la montagne noire.
Une véritable étude scientifique
Pour s'en assurer, des pièges photographiques et des "pièges à poils" ont été disposés dans deux zones d’études principales au sein de la montagne noire.
L’objectif était d’attirer les chats forestiers avec de la racine de valériane, car l’odeur les incite à se frotter sur les pièges à poils, afin de récupérer du matériel génétique et d’effectuer des analyses.
70 échantillons de poils ont été collectés au cours des 6 premiers mois d’étude et pas moins de 400 clichés ont été réalisés grâce aux appareils automatiques.
Les premiers résultats des analyses effectuées par le laboratoire de génétique de la conservation de l’Université de Liège, piloté par Johan Michaux confirment qu'il y a bien une population de chats forestiers de souche pure dans le Tarn.
L’autre information révélée par ces résultats est moins réjouissante pour la conservation de cette population. En effet, seulement 30 % des individus répertoriés sont de souche pure contre 70% issus d'hybrides de 1ère ou 2ème génération. Des croisement entre le chat domestique et le chat sauvage qui menacent la pérennité de l'espéce.