Vers l'irresponsabilité pénale de l'homme qui avait poignardé trois personnes à l'Olivier à Castres

Le fils d'un restaurateur de Castres qui avait poignardé trois employées et tué l'une d'entre elles en 2012 sera très probablement déclaré pénalement irresponsable et ne devrait pas être jugé, a-t-on appris auprès de parties civiles.

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Après une première expertise médicale concluant à une altération du discernement sans annuler la responsabilité pénale du mis en examen, deux contre-expertises s'accordent sur l'abolition de son discernement au moment des faits, ont-elles rapporté.

Le 18 octobre 2012, le jeune Guillaume Raucoules, qui avait 21 ans, s'était emparé d'un couteau de cuisine alors que le personnel de l'Olivier, un établissement connu de Castres et dirigé depuis 1995 par son père Patrick, préparait le repas de midi. Il avait poignardé trois jeunes femmes parmi quatre personnes auxquelles il reprochait des brimades.

Sofya Asres, une serveuse de 22 ans d'origine éthiopienne, avait été tuée d'un coup de couteau à la carotide. Laetitia Cabrol, 18 ans, avait eu la cage thoracique perforée. Katia Etancelin, 23 ans, avait reçu quatre coups de couteau à une épaule et sa colonne vertébrale avait été touchée. Les deux survivantes "conservent de graves séquelles physiques et psychologiques", a dit  Me Hervé Rénier, avocat de Mme Etancelin.

Après la dernière expertise en date menée à la demande des parties civiles par deux experts parisiens et concluant il y a une dizaine de jours à l'irresponsabilité, "je nous vois mal obtenir une nouvelle contre-expertise", a indiqué Me Rénier, soulignant qu'à ce jour sa cliente "n'est plus trop dans la colère et la révolte mais pense surtout à se rétablir".

En revanche, la famille de Sofya Asres "supporte très mal cette expertise car lors du transport sur les lieux l'auteur se rappelait précisément tout ce qu'il
avait fait, il était lucide et froid",  a indiqué l'avocat des Asres, Me Ferdinand Djammen Nzepa. "Si la juge clôt l'instruction en envisageant l'irresponsabilité pénale, je demanderai la saisine de la chambre de l'instruction (...) pour qu'il y ait au moins un débat devant elle avec toutes les parties", a-t-il ajouté. "Les experts, le mis en examen devront s'expliquer devant les familles. Je demanderai l'audition des témoins", a-t-il dit.

Le plus probable selon les parties civiles est que la chambre de l'instruction rende un arrêt d'irresponsabilité pénale conduisant Guillaume Raucoules en hôpital psychiatrique. Mais selon Me Djammen Nzepa, "la chambre peut aussi ordonner une nouvelle expertise. La probabilité est minime, mais on va s'y engouffrer".

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