Un ancien rugbyman gersois, devenu tétraplégique, s'est vu refuser son embarquement sur un vol Toulouse-Dublin d'Aer Lingus. La compagnie aérienne irlandaise estime que le fauteuil roulant électrique du jeune handicapé est "trop lourd".
Bastien Dal Lago, un ancien rugbyman gersois tétraplégique de 31 ans qui vit à Labéjan, a l'habitude des voyages aériens.
Régulièrement, avec son fauteuil roulant électrique de 180 kilos, il emprunte des vols Air France ou Easy Jet pour aller à Paris, en Suisse, au Canada ou aux Etats-Unis. Sans aucun soucis.
Certes, son handicap nécessite le respect d'une procédure qui consiste à prévenir la compagnie aérienne au moins 72 heures avant le vol pour prendre les dispositions adéquates.
C'est donc ce qu'il a fait, une semaine avant son vol Toulouse-Dublin, prévu jeudi 23 août. Aer Lingus l'interroge alors sur le poids de son fauteuil, rapportent nos collègues de France Bleue Occitanie.
180 kilos, répond le jeune gersois.
60 kilos de trop lui rétorque Aer Lingus, alors qu'il n'existe aucune législation sur le poids maximum pour les fauteuils roulants en avion.
La compagnie aérienne lui propose alors sans rire, soit d'envoyer son fauteuil électrique par cargo en mettant à sa disposition un fauteuil plus léger, soit qu'il démonte la pièce la plus lourde de son fauteuil pour qu'elle ne dépasse pas 120 kilos.
"Nous avons fait une proposition alternative à ce passager. Il l'a refusée", se défend la direction commerciale parisienne d'Aer Lingus. "Et il n'a pas pris la peine d'appeler notre service cargo".
Scandalisé, Bastien a donc fait une croix sur ses vacances en Irlande, où il devait rejoindre un ami à Dublin pour visiter le pays.
Mais il souhaite faire évoluer la législation afin qu'une telle mésaventure ne se produise plus. Pour ce faire, il a contacté l'Association des Paralysés de France. Et ne lâchera rien. Du rugby, qu'il a longtemps pratiqué jusqu'à un terrible accident de mêlée écroulée en 2006, Bastien a conservé un esprit très combatif.
"Je veux aller jusqu'au bout", prévient-t-il.
Voir le reportage de Yann-Olivier d'Amontloir et d'Eric Foissac :