A Toulouse, les attentats de Paris résonnent douloureusement, trois ans après les tueries de Mohamed Merah

La France est samedi en état de choc, au lendemain des attentats les plus meurtriers de son histoire, qui ont fait au moins 120 morts et 200 blessés. En Midi-Pyrénées, ces massacres rappellent très douloureusement les tueries perpétrées par Mohamed Merah en 2012.

Huit assaillants sont morts, dont sept en se faisant exploser, dans cette série d'attaques perpétrées à Paris dans la salle de concerts du Bataclan, dans plusieurs rues du coeur de la capitale, et près du Stade de France.

La guerre en plein Paris

Ces attaques n'avaient pas été revendiquées samedi matin, mais les soupçons se sont aussitôt portés vers la mouvance islamiste : cette "terrible épreuve, (...) nous savons d'où elle vient, qui sont ces criminels, qui sont ces terroristes", a lancé François Hollande.
"La guerre en plein Paris", "Cette fois, c'est la guerre", c'est en substance la teneur des titres de la presse française samedi, dix mois après une vague d'attentats jihadistes à Paris qui avaient suscité une réaction inédite avec des manifestations contre le terrorisme réunissant plusieurs millions de personnes en France.
Au Bataclan, théâtre de l'attaque la plus sanglante avec un bilan provisoire de 82 morts, "on entendait hurler, tout le monde essayait de fuir, les gens se piétinaient... C'était l'enfer", a relaté un témoin.

Effroi

L'ampleur de cette tragédie a semé l'effroi dans la capitale, à peine plus de deux semaines avant la conférence sur le climat (COP21) au Bourget, au nord de Paris, où sont attendus des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement.
Au total, au moins 120 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées, dont 80 grièvement, selon une source proche de l'enquête.
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste sur ces attaques, les plus meurtrières en Europe depuis les attentats islamistes de Madrid en mars 2004.

L'ombre de Mohamed Merah

A Toulouse et à Montauban, ces vagues d'attentats sans précédent sur le sol français ravive les plaies jamais refermées, après les tueries perpétrées par Mohamed Merad, qui ont fait sept victimes dont trois enfants. 
Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, en déplacement en Chine, a réagi samedi matin, par le biais d'un communiqué : "Alors que la Capitale a été frappée par une série d’attentats, Toulouse, lourdement touchée par la folie meurtrière en 2012, apporte son soutien et témoigne sa solidarité aux proches des victimes et sa reconnaissance aux forces de sécurité.
Nous soutenons pleinement les mesures décidées par le Chef de l’État et contribuerons à renforcer notre sécurité, dans un élan d’Union sacrée nationale"
.

Martin Malvy, le président (PS) de Conseil Régional de Midi-Pyrénées a quant à lui réagi en fin de matinée, samedi : "Dans une telle épreuve, au delà de l'unanime compassion, c'est l'unité nationale qui doit être notre objectif commun. Tout ce qui y dérogerait affaiblirait la France au moment où elle est attaquée et avec elle les valeurs qui constituent le fondement de notre société."

Etat d'urgence

L'état d'urgence a été décrété par le Conseil des ministres vendredi soir. Cette procédure rarissime a été instaurée pendant la guerre d'Algérie, et a notamment été utilisée lors des émeutes dans les banlieues en 2005. Concrètement, il permet aux autorités "d'interdire la circulation des personnes" et d'instituer "des zones de protection ou de sécurité" où le séjour des personnes est réglementé, selon la loi de 1955 qui a instauré cette procédure exceptionnelle.

Contrôles aux frontières

François Hollande a par ailleurs "décidé le rétablissement immédiat des contrôles aux frontières", a indiqué l'Elysée et non "la fermeture" comme annoncé dans un premier temps par le président de la République vendredi soir après les attentats en série à Paris qui ont fait au moins 120 morts.

Le rétablissement des contrôles aux frontières avait en fait déjà été décidé et mis en oeuvre à compter de ce vendredi pour un mois, afin de sécuriser l'entrée sur le territoire dans le cadre de la conférence de Paris sur le climat (COP21), prévue du 30 novembre au 11 décembre, où 195 délégations officielles sont attendues.

En Midi-Pyrénées, la frontière franco-espagnole sera particulièrement surveillée.

Tous les effectifs de police, gendarmerie, militaires sont d'ailleurs renforcés. Les unités ont été rappelées dès vendredi soir. 

Stéphanie Bousquet et Eric Foissac, de France 3 Midi-Pyrénées, sont allés à la rencontre des Toulousains, samedi :

Trois ans après les tueries de Mohamed Merah, Toulouse est sous le choc, au lendemain des attentats de Paris.




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