Douze communes d’Occitanie et d’Auvergne demandent le retour rapide du train de nuit Nîmes-Clermont-Paris. Les deux dernières communes à avoir délibéré ce vote sont des communes de Lozère : Saint-André Capcèze et Altier.
Un déclin dans les années 2000
Elles ont quasiment toutes disparues du paysage français il y a une vingtaine d’années : ce sont les lignes de nuit. Les traversées de France en wagons couchettes rythmaient les nuits de milliers de français il y a encore quelques années : fermer les yeux à Paris et les rouvrir au bord de la Méditerranée était d'ailleurs l’une des promesses de la SNCF.Mais en à peine 20 ans, le nombre de gares desservies par les lignes de nuit a été divisé par dix. En 1981, 29 lignes desservaient pas moins de 550 gares. Aujourd'hui, la SNCF n'exploite plus que deux lignes de trains de nuit en France, de Paris à Briançon (Hautes-Alpes), et de Paris à Rodez, Cerbère (Pyrénées-Orientales) et Latour-de-Carol (Pyrénées-Orientales).
Mais la tendance pourrait bien s’inverser, c’est en tout cas ce qu’a laissé entendre Emmanuel Macron, en juillet dernier lors de son allocution : « On va redévelopper le fret ferroviaire massivement. On va redévelopper les trains de nuit, là aussi, on va redévelopper les petites lignes de trains parce que tout ça, ça permet de faire des économies et ça permet de réduire nos émissions de CO2. »
Parmi les lignes demandées rapidement par les collectifs et les municipalités, le retour de la ligne Nîmes-Clermont-Paris disparue en 2003.
Renouer avec les territoires abandonnés
Douze communes d’Occitanie et d’Auvergne demandent le retour rapide du train de nuit Nîmes-Clermont-Paris. Les deux dernières communes à avoir délibéré ce vote sont des communes de Lozère, il s’agit de Saint-André Capcèze et Altier. En Lozère, le député Pierre Morel à L’Huissier, a appuyé la demande en envoyant un courrier au ministère de la transition écologique pour le retour de ce train de nuit :Avec mon courrier, j'ai envoyé des centaines de demandes de clients SNCF car c’est une demande très récurrente, c’est très important pour notre territoire, déjà ça permet de ne pas perdre de temps quand il y a 8 ou 9 heures de train.
D’autres sont également très engagés pour le retour de ces trains de nuit, c’est le cas du collectif, "Oui au train de nuit". Pour eux, il s’agirait de redonner une visibilité à des territoires abandonnés :
Ce manque de dessertes accentue le déficit démographique. Et ces derniers temps on l’a vu il y a aussi un réel intérêt de la part des habitants de métropoles pour les campagnes, ça s’est accentué pendant le confinement. Donc ces trains trouveraient forcément leur public.
Trois tracés possibles en Occitanie ?
Le collectif milite pour élargir le tracé Nîmes-Clermont-Paris à Montpellier et Bruxelles : " Nous on appuie également pour que cette ligne soit étendue au littoral. Ca donnerait une réelle bouffée d’oxygène à nos territoires", affirme Marc.
En effet, pour l'instant rien n'est fait, et des actions sont en cours pour demander l'activation d'autres lignes de trains de nuit. Dans la région, le collectif espère d'autres tracés de lignes de trains de nuit d'ici l'horizon 2030 :
- La ligne Nîmes-Paris étendue au littoral et à Bruxelles
- La ligne Narbonne-Paris qui passerait de l’autre côté des Cévennes par Millau
- Et en Midi-Pyrénées, la ligne Hendaye-Bruxelles et Bordeaux-Bruxelles.
Des trains conforts
Le retour de ces trains de nuit a un coût bien sûr. Le collectif "Oui aux trains de nuit" l’évalue à 1,5 milliards d’euros, pour créer quinze nouvelles lignes nationales avec 750 voitures neuves ou rénovées et quinze nouvelles lignes européennes co-financées par plusieurs pays : "Il faudra des nouvelles rames modernes à l’image de ce qui est fait en Autriche ou en Suisse, où là les wagons offrent un vrai confort, il n’y a pas de problème de sécurité", nous dit Marc Gouttebroze du collectif oui aux trains de nuit.
En effet, en Autriche, les trains de nuit circulent depuis quelques années déjà. Il existe même des wagons couchettes, avec des lits doubles ou triples et équipés de salle de bains avec douche.
Avec ces travaux, il faudra attendre encore un peu pour espérer avoir un vrai réseau de trains de nuit dans la région. Les élus et le collectif éspère une mise sur les rails d'ici deux ou trois ans.
Qui va payer ?
"Nous avons beaucoup d’ambition pour les trains de nuit en France", affirmait il y a peu le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, promettant "une politique de promotion et de redynamisation" de ce mode de transports. Mais au-delà de l’effet d’annonce, la stratégie de l’exécutif est encore inconnue.