Appréciées pour leurs couleurs vives en automne, les feuilles mortes n'en restent pas moins un véritable problème pour la circulation des trains. Pour libérer les voies ferrées qu'elles encombrent, la SNCF a décidé de mobiliser un train laveur.
Elles paraissent inoffensives mais elles sont pourtant le cauchemar de la SNCF. Chaque automne, les feuilles mortes redeviennent la hantise des agents de la compagnie, en obstruant les voies ferrées.
Un problème récurrent, pour lequel la SNCF a choisi de mettre en place un plan automnal pour lutter contre ce phénomène, en utilisant notamment un engin original : un train laveur.
Voir le reportage de Gregory Archiapati et Claude Heudes :
Limiter les accidents et les ralentissements
Circulant à 50 km/h sur toute la Normandie entre les mois de septembre et janvier, ou plus longtemps si nécessaire, le train laveur est l'outil indispensable pour déblayer les voies ferrées.
Il a pour unique mission de décoller la "pâte" créée par l'humidité et les feuilles mortes sur les rails, en projetant de l’eau à très haute pression (1 000 bars) à l'aide de huit buses, sur et à l’intérieur des voies.
Une action efficace qui permet d'éviter le patinage et l'enrayage des trains, et ainsi limiter le risque d'accidents et de ralentissements de la circulation.
Il est aussi suivi de trois draisines à gratter, qui veillent à enlever la "pâte" de feuilles mortes sur le dessus des rails.
Un plan de grande ampleur
Parcourant 750 km dans toute la région durant sa période d'activité, le train laveur, et plus largement le plan automnal, mobilise une trentaine d'agents de la compagnie.
Ils sont notamment chargés de la circulation de l'engin, six nuits par semaine, et de l'entretien des machines utilisées.
Le train laveur n'est toutefois pas le seul moyen sollicité pour le nettoyage des voies ferroviaires. La partie de repérages des zones à traiter est quant à elle directement réalisée par les trains voyageurs. Ces derniers référencent les zones à risques, et envoient un signal localisé en cas de perte d'adhérence.
Un plan de grande ampleur qui répond à une volonté forte de la SNCF d'anticiper les risques mais aussi de pouvoir y répondre rapidement : les trains voyageurs sont également équipés d'une sablière qui éjecte du sable au niveau des essieux pour éviter le patinage.
Un investissement d'un million d'euros
Ces opérations grandeur nature requièrent toutefois un budget important : le directeur du réseau SNCF Normandie, Vincent Palix, a indiqué que le plan automnal coûte près "d'un million d'euros" à la compagnie.
Un montant qui s'ajoute aux dix millions d'euros que la SNCF dépense annuellement pour "la maîtrise de la végétation" souligne le directeur.
L'importance de ces investissements entre directement en résonance avec le souhait de prévention de la SNCF Réseau concernant les incidents météorologiques et naturels susceptibles de menacer la circulation.
Chaque année, elle anticipe 20 % de la maintenance préventive hors période automnale en assurant une véritable efficacité de réparation du matériel endommagé et une disponibilité importante de ses agents.