SNCF. Pourquoi ces voyageurs ont été bloqués plus de huit heures dans un train

Un train a été bloqué entre Le Havre et Rouen, lundi 26 février 2024, en raison d’un arbre tombé sur les voies et les caténaires. Les usagers ont patienté plus de huit heures, une longue attente qui n’est malheureusement pas un cas isolé.

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La journée du lundi 26 février 2024 a été éprouvante pour bon nombre d’usagers de la SNCF. Mais la palme revient aux voyageurs du train Nomad reliant Le Havre à Paris. Ils ont passé plus de huit heures dans leurs voitures sans chauffage ni électricité.

Des chutes d'arbres

En raison de la chute d’arbres sur les voies ou les caténaires, plusieurs trains ont été bloqués ou annulés. Les voyageurs partis du Havre pour se rendre à Paris sont restés arrêtés à hauteur de Saint-Laurent-de-Brèvedent (Seine-Maritime) pendant 8h30. C’est finalement un car envoyé par la SNCF qui les a reconduits au Havre.

Hubert Dejean de la Bâtie, vice-président de la Région Normandie et maire de Saint-Adresse, près du Havre, était l’un de ces passagers et l’a fait savoir sur son compte X (ex Twitter).

 

Il a salué le sang-froid des passagers sauf pour deux usagers qui auraient brisé une vitre pour sortir.

"Il a été jugé dangereux de débarquer les passagers"

Interrogé ce mardi, il nous précise l’ambiance qui régnait dans le train : "on nous a priés de ne pas sortir parce que les passagers commençaient vraiment à saturer. Lorsque vous n’avez pas d’électricité très vite les portables sont tombés en panne, le chauffage ne fonctionnait plus, les toilettes non plus. Les conditions se sont vraiment dégradées".

Une autre passagère précise que certains ont fumé dans le train car ils perdaient trop patience.

Le service communication de la SNCF explique que lorsque le train est parti du Havre, il n’y avait pas d’alerte météo qui justifiait l’arrêt du trafic. "Mais ensuite les conditions ont évolué. Et il y a eu une accumulation d’événements qui ont fait que le train est resté bloqué autant de temps. Il a fallu que les arbres soient dégagés des voies, la caténaire réparée. Le train a aussi été abîmé. Il a été jugé dangereux de débarquer les passagers sur les voies."

"Ce qui s’est passé hier soir était prévisible"

Pour Karine Courteaud, présidente de l’Association de défense des usagers du rail normand (Adurn), cet incident est loin d’être isolé. "C’est rebelote jeudi soir (22 février 2024), nous devions partir à 16h40 de Paris et nous sommes arrivés à 23h30 à Rouen. Les trains étaient censés ne pas circuler entre Rouen et Le Havre car des arbres étaient tombés en l’Île-de-France également en Normandie. Tous les départs ont été bloqués à Paris Saint-Lazare jusqu’à 22 heures ! Ce qui s’est passé hier soir, ça ne m’étonne absolument pas, c’est le même problème, on se retrouve avec des trains qui partent alors qu’ils n'auraient pas dû."

Utilisatrice des lignes normandes depuis plus de 15 ans, Karine constate une dégradation depuis plusieurs années notamment sur la gestion de crise : "On a toujours eu des retards ! Avant jeudi soir, je n’étais jamais resté bloquée huit heures dans un train. C’est mon record absolu. On n’a pas beaucoup de retours de la part de la SNCF à part 'on est désolé, on a mal géré'".

"On préfère tous ne pas partir du tout que de rester bloqués!"

Pour la présidence de l’association, il faudrait que "la Région s’en mêle pour réclamer des comptes mais elle ne bouge pas. Ils obtiennent des chiffres de ponctualité qui sont complètement faussés. D’ailleurs quand vous avez 94 % de train à l’heure, mais qu’à côté 90 % des gens ne sont pas satisfaits, il faut se poser des questions".

"Le mieux. C’est d’interrompre la circulation. Comme ils l’ont déjà fait. Les gens comprennent et de mettre en place des bus de substitution, les décisions sont mauvaises et vous avez une réactivité des équipes qui n’est plus là clairement. Vous avez les équipes d’astreinte qui devaient être là en deux heures et qui arrivent au bout de quatre heures. C’est tellement usant de toujours répéter la même chose. Ils ne tirent pas de leçon de ce qui s’est déjà passé auparavant !"

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