En ce début de vacances d'hiver, les vacanciers se tournent vers les gîtes pour apprécier la vie au grand air. Qu'ils soient situés aux pieds des pistes de ski pyrénéennes ou dans les plaines gersoises, ces petites habitations chaleureuses affichent complet.
Couvre-feu à 18h, pas de remontées mécaniques en station, distanciation sociale de mise... Ces vacances de février ne se présentent pas sous leur meilleur jour, pourtant les touristes sont nombreux à appeler et réserver auprès des propriétaires de gîtes ruraux.
L'appel de l'air pur, un besoin de se retrouver, quitter les centre-villes surpeuplés, tant de raisons pour motiver les vacanciers à passer une ou deux semaines dans ces charmantes maisons de campagne.
"Pas de réels changements à cause de la pandémie"
Et pourtant, les propriétaires de la région ne semblent pas sentir l'effet de la pandémie sur leurs chiffres d'affaire. "Franchement, mon ressenti, c'est qu'il n'y a pas de réels changements en raison de la pandémie - j'ai autant de réservation pour cet hiver que les années précédentes" explique David Grangé, le gérant des Gîtes des Pics, sur les hauteurs de Rivèrenert en Ariège.
Plus près des pistes de ski, Florence Cazeneuve assure qu'elle "est complète à 100% sur les trois premières semaines. En grande majorité des clients fidèles qui viennent tous les ans" dans son Gîte des 4 saisons à Oô, Haute-Garonne. Mais depuis que le gouvernement a confirmé qu'il n'y aura pas de troisième confinement pour le moment, "j'ai eu beaucoup d'appels, beaucoup de gens ont voulu réserver pour des séjours en station" même sans remontées mécaniques.
Même son de cloches dans le Gers. "Chez nous, c'est loué par des travailleurs de chantier qui sont là pour plusieurs mois." Pas de vacanciers, mais une aubaine pour la propriétaire : "cela nous arrive parfois, mais en tout cas, l'année 2021 commence de la même façon que les autres années, nous avons autant de réservations" ici à Préchac à 10 km au-dessus de Auch.
"En 2020, j'ai fait environ 20.000 euros de chiffre d'affaires, c'est autant qu'en 2019" assure Monique Puechguiral, qui détient un gîte non loin du lac de Pareloup en Aveyron. "Les mois de confinement ont été compensés par une saison estivale rallongée, et quelques annulations très vites remplacées"
Phénomène de dernière minute
Pas d'ombre au tableau des réservations de gîtes en Occitanie donc, mais le profil des vacanciers lui a quelque peu évolué. "Aujourd'hui, la moitié des séjours sont programmés à la dernière minute, même la semaine pour le week-end" explique Stéphanie Nedelec, en charge des Gîtes de France en Occitanie. "Cette tendance était déjà marquée depuis quelques années mais le phénomène a été boosté par la pandémie" et son lot d'incertitudes.
Seuls 30% des 8.000 gîtes labellisés en Occitanie sont occupés en février, "c'est un chiffre normal pour la période, mais nous travaillons d'arrache-pied depuis que le Premier ministre a annoncé que les Français pouvaient partir en vacances. Les gens ont même commencé à réserver pour juillet-août."
Seule incertitude restante, la période du printemps qui reste encore à remplir. Mais "les séjours deviennent aussi plus courts et effectués par des vacanciers locaux", ce qui peut rassurer les propriétaires de gîtes.